Auteur/autrice : pregra66

  • R.L. Stevenson

    Robert Louis Stevenson (1850-1894) était un écrivain écossais, célèbre pour ses romans d’aventures tels que « L’île au trésor », « Enlevé! » et « Le Maître de Ballantrae ». Il a également écrit des récits de voyage, des poèmes, des essais et des nouvelles.

    Stevenson a grandi dans une famille aisée d’Édimbourg et a étudié le droit à l’université d’Édimbourg avant de se tourner vers l’écriture. Ses premiers ouvrages, tels que « Voyage avec un âne dans les Cévennes » et « Les gais lurons », reflètent son intérêt pour les voyages et l’aventure.

    « L’île au trésor » est probablement son roman le plus célèbre. Publié en 1883, il raconte l’histoire de Jim Hawkins, un jeune garçon qui part à la recherche d’un trésor sur une île mystérieuse. Le roman a connu un grand succès à sa sortie et est devenu un classique de la littérature d’aventures.

    Stevenson a également écrit des romans pour adultes, tels que « Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde », qui explore les thèmes de la dualité de la nature humaine et de l’identité. Ce roman est également devenu un classique de la littérature et a inspiré de nombreuses adaptations cinématographiques et théâtrales.

    Robert Louis Stevenson était également un voyageur passionné et a parcouru le monde en quête d’aventure et d’inspiration pour ses écrits. Il a notamment vécu en Polynésie, où il a écrit « L’Île des voix » et « Le Nègre de l’Étoile du Sud ». Stevenson est décédé à l’âge de 44 ans des suites d’une maladie, mais son œuvre continue d’être appréciée et étudiée aujourd’hui.

    R.L. Stevenson à Barbizon.

    Extrait du livre R.L. Stevenson les années bohémiennes 1850/1880.

    De Michel Le Bris éditions NIL ISBN 2-84111-001-X.

    … Le lendemain, les deux cousins partirent pour Barbizon, que Bob voulait lui faire connaître. Will Low, qui devait présenter un tableau au jury du Salon, préféra rester travailler.

    Les grandes heures de Barbizon étaient passées. La mort de Millet, en janvier, puis celle de Corot, en février, avait cruellement marqué qu’une époque, avant eux, s’achevait. Pendant quarante années Barbizon, Auvers-sur-Oise, Chailly, Marlotte, autour de la foret de Fontainebleau, avaient été autant de lieux de ressourcement pour la peinture française, où par un contact retrouvé é avec la nature elle avait enfin trouvé une autre voie que l’imitation obligée de l’antique, ou les pontifes d’un romantisme superficiel. Théodore Rousseau, s’était installé en 1836 à Barbion, où il avait trouvé Diaz, et Troyon, puis Daubigny les vinrent voir bientôt. Millet fuyant le choléra à Paris avait rejoint Rousseau en 39, en compagnie de Charles Jacque, et Daubigny avait élu domicile à Auvers-sur-Oise ; Tous ces grands ancêtres étaient morts, ou en fin de carrière. Diaz allait mourir l’année suivante, et Daubigny en 1878, mais ils pouvaient soutenir fièrement qu’ils avaient réussi à faire sortir les peintres français de leurs ateliers, pour leur faire retrouver le monde, l’éclat du dehors, les frissons de la lumière – et la peinture nouvelle qui s’annonçait leur était, au moins redevable de cela. En 63, Monet, Renoir, Bazille avait poussé leurs vacances de Pâques à Chailly, d’où ils partirent chaque matin travailler en forêt, et Diaz bien volontiers les avait conseillés. Renoir, ébloui, avait fait maints séjours à Marlotte et à Chailly. Corot avait séjourné à Fontainebleau, en 1865, l’année même où Renoir et Sisley étaient les voisins de Monet à Marlotte – Monet dont impression, soleil levant, peint en 1872, allait donné son nom à l’impressionnisme. La mort de Millet et de Corot, la première exposition impressionniste en 1874, marquaient un changement d’époque, mais l’école de Barbizon avait joué son rôle dans l’accouchement de la peinture nouvelle.

    ——Dans le train pour Melun, ce matin là, puis dans le grand break jaune de M. Lejosne qui les conduidit jusqu’à l’auberge ; Bob ne tarisssait d’éloges sur cette vie communautaire qui les semblait y entendre comme la concrétisation de leurs rêves de jeunesse, à Edimbourg, d’une communauté esthétique. …
    …Barbizon sommeillait en lisière de forêt, si près que les arbres du bornage jouxtaient les dernières maisons. La rusticité des lieux, le surprit, ce n’était qu’un village, encore, de paysans. Une rue, unique, le traversait, qu’on devinait recente ; quelques années auparavant elle n’était qu’un chemin verdoyant, lui expliqua Bob, où les vaches broussaient, sur le seuil des demeures. Le grand Break de Lejosne s’arréta presque en bout de rue, devant une grande porte – l’auberge de Siron, dont Bob depuis le matin n’avait cessé de lui parler, ce havre de paix, cette nouvelle Thélème, où leur bande, chaque été, reprenait ses quartiers ! Pour l’heure, elle était vide, où à peu près. Le porche ouvrait sur une vaste cour, où l’on venait le soir fumer un dernier cigare en buvant un vermouth, lui expliqua Bob, dont l’excitation faisait plaisir à voir, là se trouvait la de billard, là le pigeonnier… L’arrivée à grand cris de maitre Siron montrait, de toute évidence, que l’aimable Bob ( ou « Monsieur Stennis », comme on l’appelait ici) était une figure du lieu.

    Extrait du livre R.L. Stevenson Les années bohémiennes 1850/1880

  • Charles Dullin

    biographie de Charles Dullin

    Madame Denise Tual, fille de l’éditeur Henri Piazza, vécue à Barbizon pendant de nombreuses années.

    Elle nous raconte dans ces mémoires qu’un jour Jean Galtier Boissière, patron du célèbre Crapouillot, journal à scandales, vient chez ces parents pour les emmener à l’Hôtel de la Forêt, voir ci-dessus charte postale, voir un spectacle des plus original.

    Il pleuvait, et toute la famille part ainsi vers l’entrée de Barbizon par la Forêt de Fontainebleau.

    Arrivé là ils aperçoivent en effet une espèce de théâtre, ainsi que quelques comédiens un peu déconfit.

    Galtier Boissière après quelques cris lance le spectacle devant cette assemblée de trois personnes !

    Il s’agit de la troupe de Charles Dullin qui après deux heures de la representation vinrent saluée les nombreux spectateurs!

    « la troupe de Charles Dullin a eu l’honneur d’interpréter devant vous L’Occasion de Prosper Mérimée et Les Olives de Lope de Vega. ».

    la représentation fini, Galtier Boissière proposa que l’on se retrouve autour d’une bonne table, le patron de l’Hôtel déclara avec rapidité que les cuisines étaient fermées !

    la troupe pris le chemin de la maison des Piazza mais arriver à la hauteur de l’Hôtel de la CLé d’Or une ombre surgit Il s’agissait du non moins farfelue Bodmer le braco, un des rejetons du celebre peintre Karl Bodmer qui gràce à son travail d’illustrateur durant le périple americain du Prince ;;;;; fit fortune en publiant ces planches , ce qui lui permis de racheter l’ancienne demeure du peintre américain,,,, devenu depuis l’hôteldes Charmettes.

  • Théodore Rousseau

    Article publié le 12 Avril 1912.

    Théodore Rousseau, s’il vivait encore, aurait cent ans ; il aurait connu David… et les cubistes, le salon de 1824… et celui des indépendants, les ateliers et les doctrines les plus opposés en apparence, Ingres, Delacroix, Arp Scheffer, Courbet, Manet, les divisionnistes, les pointillistes, les Maristes. Il aurait passé successivement pour un élève bien sage de l’Académie, un échappé u prix de Rome, une manière de Jean-Jacques de la peinture, n maitre inconnu, vivant au désert, et qu’on recherche d’autant plus qu’il se dérobe aux admirations, un talent glorieux, mais désuet, enfin un a pompier », préoccupé d’éteindre chaque soir l’incendie du soleil couchant dans la forêt de Fontainebleau. heureusement pour lui, il est mort assez lard pour que les récompenses de la fin justifient à ses eu‘ les révoltes du début, assez tôt, cependant, pour que des disciples immodérés ne lui paraissent pas déconsidérer, en les exagérant., les doctrines qui lui avaient assuré autrefois une réputation de précurseur.

    Je crois qu’il ne faut pas exagérer les influences héréditaires t chercher dans la parenté de Rousseau les origines de sa vocation. Le fait que son grand-père maternel ait été doreur des équipages du roi ne suffit pas à expliquer comment ce petit Parisien, ils d’un tailleur de la rue d’Aboukir, devint un peintre. Peut-être seulement nous fait-il comprendre les sympathies de sa mère, encourageant en secret la vocation de son fils, ne lui dérobant as les couleurs et les pinceaux qu’il achète pour dessiner toute hose, avec ardeur, el d’ailleurs enchantée, sans doute, comme beaucoup de femmes, d’échapper par cette complicité au terre à terre l’existence quotidienne, et de s’envoler avec lui dans le bleu.

    Un séjour d’une année qu’il fit, à l’âge de douze ans, dans les forêts de la Franche-Comté, parmi les bucherons el les charbonniers, ne justifie pas davantage sa vocation. Le goût de la nature nous vient, plus tard, de certaines réflexions salutaires sur le commerce de la société : le plus solo fait, il n’est qu’une forme e notre misanthropie, et nous aimons d’autant plus les arbres, es montagnes, que nous sommes plus détachés des hommes. Il est probable que le jeune Rousseau, pendant une année, s’est bien amusé à la campagne, que parfois même il a dû s’y ennuyer. Plus tard, désirant accorder ses souvenirs anciens à ses préférences nouvelles, il n’a plus douté qu’il n’ait eu la révélation de la nature à un âge où l’enfant ne pense généralement qu’à jouer aux billes et ne va dans les bois que pour tailler des sifflets et des baguettes.

    I1 gribouille en marge de ses cahiers de classe, il « fait des bonshommes », il dessine, et le dimanche, il va dans la banlieue, peindre quelques éludes « d’après nature »; bref, il finit par obtenir de son père qu’il ne préparera plus les examens de l’Ecole polytechnique, et qu’il ira dans un atelier. En 1821, il entre dans celui du paysagiste J. Rémond, puis en 1828 dans celui de Guillon-Lelhière. Ce Rémond peignait, dans le goût davidien, des Œdipe à Colone et des Enlèvement de Déjanire. Guillon- Lelhière, lui aussi, pour plaire à ses contemporains, représentait des Fils de Brutus et des Virginie poignardée. Mais tous deux avaient reçu la forte discipline de l’ancienne Académie royale, tous deux connaissaient la grande leçon du modelé, des valeurs, tous deux savaient dessiner une ronde-bosse, une ligure humaine, et l’on n’ignore pas qu’il sera toujours plus difficile de faire un nu ou un portrait passable qu’un bon paysage. Rémond, prix de Rome, Guillon-Lethière, prix de Rome, ancien directeur de l’Académie de France à Rome, pensaient avec raison que le métier s’acquiert, non la sensibilité, et qu’un atelier de peinture doit former des hommes sachant leur métier, non des artistes. Ils ne confondaient pas la tradition professionnelle avec la sentimentalité de l’amateur, et certainement ils ont enseigné à Théodore Rousseau tout ce qu’il devait apprendre.

    Toujours est-il que Rousseau se présenta au concours du prix de Rome : on prétend que, découragé par le sujet imposé, il refusa net de le traiter. Et là-dessus on a fait des plaisanteries faciles : on a dit que Zénobie morte dans les flots de l’Araxe et recueillie par des pêcheurs n’était pas un thème « inspirant », « proche de nous », … « que le paysage classique, académique, le paysage de convention, le paysage de la nature revue et corrigée sans amour, l’école des formules avant tout et du dressage sans liberté luttaient contre ces maitres jeunes qui faisaient des chefs- d’œuvre sans suivre les recettes », bref que Zénobie n’était pas digne de leur oraison funèbre…

    Quand je lis de telles dissertations, je ne puis m’empêcher de penser à la réflexion de Millet, à propos des théories de Proudhon sur l’art : « C’est un plaidoyer magnifique, entraînant, plein de saillies ingénieuses, mais ce n’est qu’un discours pour les Quinze-Vingts. » Ce sont des plaidoyers de ce genre, mêlant dans une confusion charmante et dans une éloquence démocratique le métier et le goût, les recettes et l’amour, l’essentiel et l’accessoire, les formules et l’âme, qui nous ont amenés peu à peu au gâchis actuel. On a pris devant les « formules », les « recettes », que les peintres se transmettaient depuis des siècles, des postures de rodomont; on a crié à la liberté, à l’indépendance de l’art et autres fadaises; on a fixé de la sorte des attitudes avantageuses, mais aussi on a enseigné peu à peu aux jeunes générations d’artistes le mépris des « formules », entendez par là le mépris de l’éducation technique; on leur a persuadé de ne regarder que la nature, de n’écouter qu’eux-mêmes, et ainsi se sont improvisés génies tant de bonnes gens à qui l’on demanderait seulement un peu de talent; ainsi, un peu partout, dans la peinture, la sculpture, la danse, la littérature, la musique, « l’amateurisme » a triomphé de l’éducation professionnelle, sous prétexte d’émancipation.

    Retenons du passage de Théodore Rousseau chez Rémond et Guillon-Lethière qu’en lui enseignant la figure humaine, ils le prémunissaient contre les incertitudes et les défaillances de la main, et le préparaient, lui qui était capable du portrait des êtres, au portrait des choses. Décidément Zénobie n’était pas si mauvaise fille ! Je demeure persuadé qu’elle était « plus proche de nous » qu’on ne le pense, et que les maîtres qui avaient désigné ce sujet du concours, préoccupés sans doute de satisfaire en apparence aux exigences de la mode antique, proposaient à leurs élèves un thème assez général pour symboliser, sous des oripeaux arméniens, une aventure de tous les temps. Maintenant, « Zénobie, morte dans les flots de l’Araxe et recueillie par des pêcheurs », serait tout simplement une jeune femme qui, traquée par quelque malandrin, s’est jetée dans la Seine, et que recueillent les agents de la brigade fluviale. Mais, toujours, il s’agirait pour les concurrents d’exécuter une belle étude de femme et d’homme, d’après le modèle vivant, dans des attitudes variées.

    11 n’est pas impossible de supposer que l’échec de Rousseau au prix de Rome ait contribué à le détourner des hommes vers la nature, et à reconnaître en d’agréables souvenirs d’enfance une vocation marquée pour la vie au grand air. On le voit, au sortir de l’atelier Guillon-Lethière, partager son temps, l’été, entre la vallée de Chevreuse et les bords du Loing, l’hiver, au Louvre, entre Claude Lorrain et les Hollandais.

    Or ces maîtres, qu’il copiait assidûment, avaient reçu le même enseignement que lui. Si, dans leurs œuvres, le paysage jouait le premier rôle, ce n’était pas de leur part impuissance ou veulerie, mais l’effet d’une volonté en accord avec leurs sentiments. Ils

    dans un décor qui lui était familier, « jouer sur le grand clavier, toucher à toutes les harmonies ».

    Son village, Barbizon, à l’orée des bois ; sa maison, une maison de paysan ; son atelier, une grange : si bien que l’on peut dire qu’il y avait entre son existence et ses méditations un lien subtil, mais indissoluble, qu’en travaillant dans sa grange il semblait encore travailler dans la forêt, et que les tableaux composés au retour, dans le recueillement, n’étaient que la gerbe des Heurs cueillies sous les hautes futaies. Il les connaissait toutes, et leurs arbres, et leurs rugosités, leurs accidents et les combats qu’ils avaient subis; les uns portaient un nom comme un homme, parce qu’ils avaient une certaine dignité dans la tenue de leurs branches; d’autres, simplement, comme les paysans que l’on n’appelle chez eux que par un sobriquet, ne portaient qu’un surnom, parce que, sans doute, ils avaient gardé une allure moins élégante et ne savaient pas dissimuler la misère de leur vie, les épreuves infligées par le temps. Il allait, chaque jour, à chacun d’eux, comme à de vieux amis, saluant le Sully, qui portait un autre arbre à bras tendu ; le Rageur, ébouriffé, acharné à vivre dans le grès, exprimant, dans le jet furieux de ses ramures, la lutte centenaire de la pierre et de la plante. Il les flattait de la main, comme s’il eût voulu éprouver d’avance, sur ses modèles, la sensation de belle matière qui nous fait tendre le bras vers ses toiles pour les caresser, et nous donne le désir impérieux de toucher et de retenir entre nos doigts le plaisir de nos yeux. Il distinguait les hêtres, les bouleaux lins, légers, qui sont plutôt les arbres de Corot, ces arbres surgissant en colonnes argentées dans les brumes matinales, et, de même que certains visages correspondent mieux à nos secrètes préférences, il préférait les chênes qui sans doute traduisaient la ténacité précise et robuste de son art. Comme Senancour. avant le soleil, il gravissait les sommets encore dans l’ombre, il se mouillait dans la bruyère pleine de rosée, notant la clarté incertaine qui précède l’aurore; puis il descendait dans les fondrières, suivait les vallons obscurs, pénétrait dans les fourrés épais, escaladant les grès renversés, les rocs ruineux qui suintent ; il sentait avec plaisir, quand le soleil de midi tombe d’aplomb, et qu’il n’y a point d’eau, point de fraicheur, point d’ombrage, son pied s’enfoncer dans un sable mobile et brûlant, et le soir enfin, il s’attardait au bord de quelque mare perdue dans une solitude fermée, et reflétant dans son eau dormante une traînée de soleil rouge, expirée à travers le feuillage vert de bronze.

    C’est dans ses études, ses dessins, mieux encore que dans ses peintures, où les redites, les repentirs, l’abus des bitumes, les grattages à la pierre ponce, la matière surajoutée ont compromis la fraîcheur des impressions reçues, que l’on peut suivre pas à pas Rousseau dans ses promenades, et surprendre avec lui le mystère de la forêt, les sous-bois où des reflets roux passent dans l’air et la transparence des eaux, le soleil éclatant en notes vives, brusquement, sur les troncs, et les grands arbres, à l’orée, se penchant les uns vers les autres, emmêlant leurs feuillages, pour faire un portique de verdure, une introduction sylvestre à la plaine vautrée et frémissante de lumière, et détachant en joyeuses estafettes quelques arbustes qui ne vont jamais très loin… J’ai vu ainsi de lui un sentier qui s’enfuit, à travers des chênes abattus, des branches cassées, un fouillis inextricable qui s’ordonne à force de génie, comme un visage ravagé, trahissant dans un beau portrait la passion dominante d’une âme fuyante et toujours cependant semblable à elle-même…

    Ah ! ces tentatives, ces jets du crayon sur le papier, cette sûreté nerveuse de la main, celte analyse sensible d’un paysage, cette maitrise à voir tous les détails, à les faire aimer, et cependant obéir aux grandes masses, cet amour intelligent du décor choisi pour la vie, cette justification subtile et passionnée d’une préférence imposée à tous! Ces études sont bien les filles de sa pensée et de son 000111’, et il avait bien raison de les exposer, en 1867, à la fin de son existence, comme pour jeter un dernier regard en arrière et jalonner les étapes de ses souvenirs. lût. Millet, son vieil ami, avait bien le droit de lui écrire, à ce propos :

    Dès les premières, vous montrez une fraîcheur de vision qui ne laisse pas de doute sur le plaisir que vous aviez à voir la nature, et on voit qu’elle vous parlait bien directement et que vous voyiez bien par vos yeux. C’est de vous et non de l’aultruy. comme dit Montaigne. N’allez pas croire que je vais vous suivre morceau à morceau jusqu’à maintenant. Je veux seulement mentionner le point de départ, qui est l’important, puisqu’il montre qu’un homme est de la race. Vous étiez, dès en commençant, le petit chêne qui devait devenir un grand chêne.

    Des personnages manquent ? La belle affaire ! Ln voit-on dans les tableaux de Claude Lorrain, dans ceux de Ruysdael et, s’il en existe, fait-on attention à eux, et ne sont-ils pas que les comparses d’un drame qui se joue sans eux, dont ils sont victimes quelquefois, sans en être jamais responsables? Ne suffit-il pas de voir le Coucher du soleil sur un port, le Buisson, pour imaginer aussitôt, avec une précision à laquelle le peintre ne serait d’aucun secours, de belles odalisques nonchalantes, attendant l’heure d’être enlevées par les galères qui semblent dormir, ou un manant, courbé sous le poids de sa hotte, fusant la tempête et les nuées qui s’amoncellent à l’horizon. Leur silhouette n’est là que pour nous engager au plaisir de vivre en ces lieux, ou nous prévenir que nous ne devons pas nous y aventurer : taches brillantes ou ternes qui nous font mieux sentir la douceur d’une comédie- galante ou le sombre éclat d’une tragédie.

    Et c’est précisément ce qui distingue Théodore Rousseau de son ami Millet, peut-être, hélas ! — car les sentiments ne vont pas sans certaines conditions, sans certains contrats tacites — ce qui explique leur amitié inaltérable. L’un s’attache au paysage au moment où le silence, la solitude en exaspèrent la grandeur et la mélancolie ; l’autre ne le considère qu’en raison de ce qu’il apporte à l’homme de nouvelles raisons de vivre. Senancour, promenant ses inquiétudes dans les sentiers de la forêt, et la décrivant en lignes graves, courtes et ardentes, arrive parfois à la lisière; dans l’encadrement des branches disposées autour du champ de sa vision, il aperçoit la campagne nue, parsemée de pauvres villages, les chaumières entassées, odieux amas dont les rues, les étables et les potagers, les murs, les planchers, les toits et jusqu’aux hardes et aux meubles ne paraissent qu’une même fange où toutes les femmes crient, tous les enfants pleurent, tous les hommes suent. Et bien vite il chasse ces pénibles images en se plongeant de nouveau dans les grands bois. N’est-ce pas là toute la sensibilité de Millet opposée à celle de Rousseau ? Tandis que l’un s’attarde et se complaît dans la familiarité de la vie rustique, l’autre, au contraire, arrive parfois lui aussi à l’orée de la forêt, mais l’on dirait qu’il répugne à regarder le paysan et qu’il préfère les odeurs de la fraise et de la résine aux émanations chaudes des étables. Susceptibilité, sans doute, de citadin en villégiature. Millet, fils de paysan, a joué tout enfant dans une écurie, il a trait les vaches, coupé la laine des moutons, étendu le linge sur les cordes, étrillé le cheval. Senancour, dilettante inoccupé, garde le souvenir d’un cottage lavé à grande eau, avec de jolies allées sablées, un poney reluisant, et des attelles de cuir neuf. Théodore Rousseau, fils d’un Parisien, aura toujours les frémissements de narine d’un Parisien devant les réalités champêtres. Lui et Millet restèrent sur leurs positions, l’un explorant les arbres, l’autre les chaumières, et convaincus chacun de la supériorité de l’autre en ce qu’il négligeait définitivement et lui abandonnait en quelque sorte.

    « Mon cher Rousseau, écrivait Millet en 1832, je ne sais si les deux croquis que je vous envoie pourront vous être bons à quelque chose : je tâche seulement de montrer où je placerais mes figures dans votre composition, voilà tout. Vous savez mieux que moi ce qu’il faut faire et ce que vous voulez. »

    On voit par ce billet comment ils en usaient l’un envers l’autre, et quels scrupules délicats ils apportaient à concilier leurs susceptibilités d’artistes et leurs relations quotidiennes. Et c’est précisément ce qui fit la beauté de leur amitié. Il y eut quelque chose de la sérénité de Marc-Aurèle dans le sentiment qui les unit, rafraîchi, entretenu, perpétué par les lectures qu’ils faisaient ensemble, sous la lampe de leur chaumière, à Barbizon : la Bible, Montaigne ; lectures graves, comme en font ceux qui vivent retirés en eux-mêmes ; elles transparaissent dans chacun de leurs tableaux, reflétant leur pensée, mais toujours équilibrées par l’œil qui voit et la main qui dessine ce qui se peut voir, sans fausse littérature.

    deux, et ils restèrent unis par leur goût commun du recueillement, par la certitude que pour créer celte œuvre durable, ils devaient se retirer en eux-mêmes, s’isoler pour demander conseil à la nature et la solliciter avec les mots capables de l’attendrir.

    Cette conviction les aida certainement à résister aux suggestions de la misère. On a raconté par le menu les péripéties de cette lutte entamée par les deux camarades, surtout par Millet, contre les épiciers, les boulangers et les tailleurs de Barbizon, qui avaient gardé un mauvais souvenir des pantalonnades, des farces de mauvais goût et des indélicatesses commises par des rapins à la Henri Murger. Et voilà précisément qui les rapproche encore, plus que les copies de l’école hollandaise que Rousseau, dans sa jeunesse, avait faites au Louvre, plus encore que les estampes de Rembrandt, les peintures de Van Goyen, que Rousseau possédait dans son atelier, voilà qui les rapproche du maître de la lumière mystérieuse : la misère, la misère qui harcelait Millet, comme elle avait harcelé le peintre de Saskia, et qui leur communiquait ce je ne sais quoi de profond, d’ému, qu’on rencontre rarement chez les heureux du monde; la misère devenue la Muse, capable de suggérer aux uns l’enthousiasme mystique, aux autres le renoncement .

    Au mois de novembre de l’année 1862, un artiste, Vallardi, bouleversé par les histoires qu’on lui avait racontées sur les longs débats de Rousseau et de Millet contre cette Muse du désespoir, se suicidait dans la maison de Rousseau, et Millet écrivait à un de ses amis : « Le malheureux ne voulait pas de la misère… La misère 1 mais le malheureux n’en a jamais vu, môme de bien loin, les approches. Il était garçon, seul, avec un petit avoir ; il avait Rousseau et d’autres amis à Paris. Il n’a jamais connu cette chose effroyable et tout ce qui raccompagne… C’est la peur de pâtir qui lui a bouleversé la cervelle. »

    Celte misère qui anéantit souvent chez les meilleurs, chez les plus doués, le germe des belles choses dont ils étaient capables, Rousseau eu avait triomphé, de même que Millet en devait triompher plus tard. Mais il arrive souvent quelle se venge enfin de ceux qui l’ont abandonnée en chemin, et qu’ils aient à subir, avant leur mort, un retour offensif de leurs débuts difficiles, un ressouvenir de leurs douleurs passées, comme s’ils n’avaient pas entièrement payé leur dette de souffrance. Théodore Rousseau, désormais reconnu comme un maître, sinon comme un chef d’école — car rien ne ressemble moins à une école que ces artistes vivant dans la forêt, — reçu par l’Empereur, président de jury, recherché par les marchands, les amateurs, décoré, bref ayant eu la satisfaction d’imposer sa vision de la nature à tous ceux qui avaient les yeux fermés devant elle et de leur prouver qu’ils s’étaient trompés, projetant, pour le leur prouver davantage, d’arracher à la forêt d’autres secrets, était cloué au logis par une attaque de paralysie. Sa femme, devenue folle, remplissait la maison de ses cris, et cependant, malgré les instances de ses amis, jamais Rousseau ne (consentit à se séparer d’elle. Un moment, pour le mieux soigner, et le soustraire à la hantise de cette demeure où passait un vent de folie, de suicide et de mort, Millet conduisait son ami à Paris. Mais, inlassablement, Rousseau réclamait sa maison, sa forêt, ses gravures, et Millet le ramenait à elles. A certains jours, sa vue semblait se voiler : alors il restait obstinément silencieux. Le lendemain, il s’agitait, pris d’une surexcitation nerveuse, pour retomber ensuite dans la torpeur. Le cerveau s’endormait.

    Lui qui autrefois marchait des heures et des heures, suivant la trace de son rêve, on l’installait maintenant dans un fauteuil roulant pour le conduire à la lisière du bois. Le 4 septembre 1867, il fit une promenade en voiture, comme un pèlerinage aux lieux qu’il aimait : la bruyère était en fleur. A la fin du mois, dans le moment que l’automne empourprait les charmilles, pour en faire sentir et mieux regretter tout le prix, il voulut revoir une dernière fois les vieux chênes, ses confidents, et s’écria : « Voyez-vous, ces arbres-là, je les ai tous dessinés depuis trente ans ; j’ai leurs portraits dans mes cartons. »

    Enfin, le 22 décembre, à neuf heures du matin, il mourut dans les bras de Millet, qui écrivait à un ami, l’instant d’après :

    Jugez ce que nous avons eu de deuil dans le cœur en l’entendant parler de ce qu’il ferait dans l’avenir ! Car nous savions par son médecin qu’il était perdu. Il a gardé sa lucidité jusqu’au dernier moment et n’a point soupçonné sa fin, à moins que ce n’ait été à la dernière minute. Mais moi qui ne l’ai pas quitté, je n’ai rien pu surprendre qui le marque. Il croyait que son agonie était encore une crise. Pauvre Rousseau ! son travail l’a tué. Quand on réfléchit, mon cher monsieur, à l’innumérable quantité de mauvais cœurs et d’imbéciles qui se portent si bien !…

    Quel témoignage que celui-là, venant d’un homme qui avait vécu pendant trente ans aux côtés de Rousseau, partageant ses lectures, ses promenades, ses projets, connaissant enfin mieux que personne la difficulté d’interpréter, avec un métier qui leur était commun, la nature dont ils recherchaient l’un et l’autre les confidences ! Quelle leçon de courage, d’espoir et de sérénité, et quelle amertume aussi ! Je me représente l’horreur de ce convoi mortuaire, gagnant dans la can pagne couverte de neige le petit cimetière de Chailly…, et les légers glacis de blanc, les tonalités délicates et opalines des givres, la belle ligne des arbres sur le ciel, la famille de Millet suivant le cercueil, et la veuve, une ‘épave, restée au logis.

    Millet sut trouver pour son grand ami la tombe qu’il eût préférée : des rochers de la forêt, des arbustes qui promettaient d’être vivaces et verdoyants, « un joli petit chêne enfin, dit-il, qui est de nature à bien s’étendre… On ne pourra planter les houx qu’après l’installation des roches, car ils nuiraient pour les travaux et leur mise en place ».

    Et il manifestait ainsi sa confiance inébranlable dans les symboles qui avaient guidé leur destinée. Ils avaient été tout le contraire des écornifleurs. Ils n’avaient pas voulu galvauder, au gré des caprices de la mode, leur sensibilité. Ils l’avaient réservée à un paysage d’élection, suivant l’exemple de Poussin, de Claude Lorrain, des Hollandais, dont les yeux s’étaient fermés sur l’horizon de tous les jours ; mais, pour en faire chanter toutes les notes, ils avaient fait appel l’un et l’autre à la discipline des premières années. Rousseau, toujours, à son insu, devait se souvenir des leçons de Guillon-Lethière. Aujourd’hui, quelques artistes ont, comme lui, le courage de leurs préférences et savent. • accorder leur vie avec leur goûts ; mais je n’en connais pas beaucoup qui consentent à mettre au service des arbres, des clairières, l’obstination savante que réclament de leurs peintres une académie ou un portrait. Zénobie s’est jetée dans la Seine entre le Grand Palais des Champs-Elysées et le Salon des Indépendants. Qui donc l’a recueillie ?

    Léandre VAILLAT.

    10 Avril 1912

  • L’aérium de Vitry-sur-Seine

    UNE MUNICIPALITE OUVRIÈRE EN LUTTE CONTRE LA MALADIE.

     

    Vitry sur Seine aérium municipal de Barbizon.

    Dans le parc de l’aérium, voici les petits gars en ‘liberté s’amusant sans contrainte sous l’attentive surveillance  des camarades assistantes.

    A quelques kilomètres de  Melun, l’orée de la foret de Fontainebleau, Barbizon, cité de bombance sylvestre pour les bourgeois, aligne ses « auberges », ses restaurants sélectes, où snobs et demi-mondaines viennent festoyer de jour et de nuit.

    Cependant à .quelques centaines de mètres de là, en plein champ, se dresse un grand collage, aux larges fenêtres d’où parviennent des cris joyeux, des chants et des rires d’enfants.

    Qu’est-ce donc ? 

    Serait-ce les fils de ces parasites qui, dans les boites un peu plus loin, dépensent sans compter l’argent que, penchés sur la chaîne ou courbés sur la charrue, suent l’ouvrier de Paris ou le paysan de la campagne environnante ? 

    Non Ici c’est le domaine des fils de travailleurs, c’est l’aérium créé par la municipalité ouvrière de Vitry, pour sauver de la tuberculose, les gosses des travailleurs   vitriols ».

    C’est là une des plus belles réalisations sociales qu’on puisse voir en France et c’est une municipalité, communiste qui malgré toutes les difficultés à réussi cela. Établissement de préservation contre la tuberculose où, des enfants de six à douze ans, exposés à la  contagion dans le milieu familial, ou présentant une faible constitution physique à l’infection, sont soumis à un contrôle médical médical, avec un régime d’aération continue et une alimentation surveillée,

    Ce n’est pas un prévdntonuïnT’-

    Ce ne sont pas des gosses malades qui sont là. Ce sont des enfants débiles, anémies, convalescents.

    La formule de l’aérium s’apparente à celle de l’école en plein air, sauf en ce que le séjour en est de trois mois au lieu d’un an.

    Ils sont là pendant toute l’année, trente gosses de travailleurs qui viennent assurer au grand air la solidité de leur santé, menacée par le taudis ou la contagion de la cité ouvrière. Mais ceci dit; il vaut mieux entrer dans ce domaine, des enfants et leur demander de nous -poindre leur vie. -• « Salut les enfants Bonjour camarades C’est là notre réception par les trente garçons et filles qui habillés de toile blanche’ nous entourent.

    Quelques questions..

    Vous êtes bien à Barbizon ?

    Un « oui collectif jaillit, spontané.

    Voyons maintenant, racontez-nous ce que vous faites ici. Le matin ? »

     Il y a quelques chuchotements, puis une fille, une « grande! » se décide « On se lève à 7 heures, puis on fait de la gymnastique. »

    Il y a erreur, un garçon se dépêcha de rectifier

    Non, on se débarbouille, d’abord. Bon et après ?

    Après, oh fait la gymnastique, de 8 heures à 8 h. 30 et puis à 8 h. 30. On se déchausse pour aller boire le sirop (!) .et le café au lait, ajoute quelqu’un

    (Premier repas. Café ou chocolat au lait, pain et beurre).

    Ensuite ?

    A 9 heures, on fait du jardinage (les enfants ont un jardin spécial, soigné et entretenu par eux, jusque 10 heures. On se lave les mains et puis on va boire le lait (deuxième, repas, une tasse de lait), Après jusqu’à 11 heures, c’est la lecture (éducation sur l’hygiène, la vie collective, le Parti).

    c’est tout

    Non,, non, après ce sont les jeux d’ensemble et puis la douche en plein air. Ensuite on va manger (troisième repas hors-d »ouvre, viande; légumes, fruits ou fromage), et après c’est la sieste. Pendant combien de  temps ? Une heure et demie, et après avoir replacé notre lit de camp on va à la promenade.. 

    Où. ?

    Un cri unanime

    Dans la forêt de Fontainebleau. Et que faites-vous dans la Forêt?  On se promène et puis on joue. A quel jeux jouez-vous; individuels ou, collectifs ?

    A des jeux, collectifs, c’est la majorité qui décide à quel jeu on doit jouer. Alors, après vous rentrez ?

    Oui et puis.

    Il y a encore une erreur, relevée tout de suite.

    Non, avant on goûte dans la forêt (quatrième repas. pain et tablette de chocolat!  après on rentre pour la douche en plein air, et ensuite des jeux. A 7 heures, on se lave les mains, on va manger (cinquième repas soupe aux légumes ou au lait, œufs et légumes) et puis à 9 heures, on va dormir.

    Enfin vous êtes bien ici ?

    ̃ Oui. oui

    Voyons qui veut revenir avec nous à vitry ?

    Un silence impressionnant. des figures inquiètes.

    Toi ?

    Non .

    La réponse est venue rapide, spontanée, elle se répète comme cela cinq, six, dix fois. Personne ne veut partir.

    La maison des enfants Laissons, pour le moment, les gosses à leurs Ébats. Entrons dans « leur » maison. Au rez-de-chaussée, la salle à manger avec dans un vieil un poste de radio puissant. Au premier, le dortoir des filles, au second, le dortoir des garçons, tous les deux inondés de lumière. Cuisines, salles de bain, cabinet médical sont encore installés, le tout rutilant de blancheur, et de propreté. puis les lundis visite médicale du docteur dit dispensaire. la douche en plein air.

    Deux fois par semaine, douches de propreté. Pesée et mensuration des enfants tous les quinze jours.

    A côté de la maison, le jardin des enfants et un peu plus loin un grand potager fournissant la presque totalité des légumes nécessaires a la consommation des colons.

    Cinq camarades, un homme et quatre femmes, dont une infirmière diplômée, constituent tout le personnel du domaine des gosses.

    Enfin le paiement de la pension parles parents s’effectue selon les moyens de ceux-ci, suivant les prix ci-après 3, 6, 0 ou 12 francs par jour. 11 faut noter que la plupart des parents ne paient que 3 francs et quelques-uns 6 ou 9 francs. Le tour du domaine est à peu près fini. Une forêt de mains qui se tendent Au revoir les enfants.

    Au revoir camarades

     Aérium de Barbizon, comme le dispensaire de Vitry sont la meilleure réponse aux calomnies de la bourgeoisie et de la social-démocratie, présentant les communistes comme des incapables, des gens ne s’occupant pas de venir immédiatement en aide à la classe ouvrière. Aérium et dispensaire créés malgré la hargne des règlements gouvernementaux,: constituent une sorte de trouée sur l’avenir; ̃ montrant les possibilités immenses, ouvertes à la classe ouvrière quand, comme en U.R.S.S. elle aura, guidée par son Parti Communiste, chassé du pouvoir la classe des exploiteurs et des parasites sociaux les capitalistes.

    A.I

  • L’affaire Trosky

    Le séjour de Trotsky à Barbizon. 

    La découverte de la retraite de  Trotsky  dans une villa de Barbizon, a provoqué hier, une vive émotion. Et les moins étonnés ne furent pas les propriétaires de la villa, M. et Mme Lamotte, lorsqu’ils apprirent que leur locataire, le discret Sodrov, n’était autre que le fameux agitateur russe. Seule la Sureté générale ne semble pas surprise si nous en croyons les déclarations faites hier à l’’un de nos confrères par M. Berthoin : 

    – Pour nous cette découverte n’en est pas une. Lors de son séjour en Corse, l’ancien chef de l’armée rouge recevait de telles lettres de menaces qu’il implora – c’est le mot-, de venir se fixer en France. Pour des raisons que j’ignore, il élit domicile à Royan. Mais sa présence ayant été révélée aux touristes, il fut de nouveau l’objet de lettres anonymes le menaçant de représailles sur sa famille ou ces collaborateurs s’il s’obstinait à rester dans la région. 

    Alerté à nouveau, le ministère de l’intérieur, après enquête, lui assigna comme nouveau lieu de résidence le département de seine et marne. 

    En possession de cette autorisation, Trotsky  sollicite, pour échapper aux persécutions de ses ennemis, le droit de porter le nom de l’un de ces collaborateurs. Là encore il obtint satisfaction. 

    Inutile de vous dire que les agissements de Trotsky et de ces collaborateurs étaient étroitement surveillés. Quant à l’existence d’une imprimerie clandestine, je la nie, car on n’a pas trouvé sa trace. La perquisition entreprise à la suite de la visite du parquet de Melun n’a révélé aucune irrégularité ; par conséquent ; c’est sur le compte de l’imagination populaire qu’il faut mettre toutes ls histoires qu’on colporte ou colportera sur les hôtes de la villa « Ker Monique ». 

    Ajoutons que l’autorisation accordée à Trotsky remonte à décembre 1933 et que le ministre de l’intérieur était alors M. Camille Chautemps. 

    Article paru dans Le Temps du 17 avril 1934. 

    Le mystérieux séjour de Trotsky à Barbizon. 

    L’ex-généralissime de l’armée rouge est installé depuis fin août dans la villa « Ker Monique » avec deux secrétaires, sa femme, deux domestiques et un motocycliste « de liaison ». 

    Aux enquêteurs qui se sont présentes il a produit –dit-on- une pièce l’autorisant à résider en seine et marne. 

    Barbizon 15 avril 

    De notre envoyé spécial. 

    Selon une forte expression qui lui appartient en propre, Trotsky n’est jamais « tombé dans la corbeille à papiers de l’histoire ». Si la plupart de ceux qui participèrent à la révolution d’octobre sont aujourd’hui, évadés des mémoires, le nom de l’ancien ministre de la guerre et commandant en chef des troupes bolcheviques demeure très vivant dans bien des esprits. Et la présence – soudainement apprise- de l’ex créateur de l’armée rouge à une quarantaine de kilomètres de  
    Paris, dans le site idyllique et forestier de Barbizon a surpris et ému. 

    Non qu’elle fut ignorée dans les ministères officiels. La chose même apparaîtrait invraisemblable, et il n’est point admis d’en formuler seulement l’hypothèse. Au reste, celui qui a dit de lui-même : « Je suis un vieux conspirateur ». Résidait à Barbizon depuis fin août ; en novembre, le maire de la charmante localité, M. Berger, avait signalé au parquet la présence de l’ex généralissime. 

    Mais le public ne savait pas… Et il faut reconnaître que la situation même de la villa choisie par Trotsky, son isolement et le genre de vie de ses occupants favorisaient amplement le secret… 

    Le secret de la villa Ker Monique, a-t-on dit en soulignant les mystérieuses caractéristiques entourant le séjour de Trotsky… 

    On le croyait en Corse, où il avait été autorisé à séjourné par le gouvernement français ; on le découvre à Barbizon. Lui qui, débile et fatigué, vécut des heures ensoleillées naguère au bord de la mer Noire, a-t-il éprouvé les parfums forestiers ? On ne sait. Toujours est-il que fin août le directeur d’une agence de location de Barbizon, M. Closel, vit arriver deux hommes dont l’un parlait, dit-il, avec une autorité extrême. Il dit s’appeler M. Moulinet et se déclara prêt à louer une villa. 

    C’est très urgent, dit-il. Je la veux isolée et spacieuse… Je la prendrai pour six mois. 

    M. Closel disposait de Ker Monique qui appartient à M. Lamotte, M. Moulinet la vit et sans hésiter, dit : 

    • Je la prends. 

    Elle fut louée pour six mois, moyennant 5.000 francs, location qui a été récemment renouveler. La somme fut payée rubis sur l’ongle. Et le nouvel hôte de la villa, dont d’ailleurs la brusquerie, la décision tranchante et l’autorité ne plaisait guerre à M. Closel s’installa à Ker Monique. 

    Ker Monique est située à la sortie de Barbizon ; Après l’hôtel de la Foret en venant de  
    Paris, vous tournez à gauche et prenez la route du bornage ; là à deux cents mètres environ, en direction de la route nationale n°7, au coin de la route du bas-bréau, au lieu-dit carrefour de Lepine, on aperçoit Ker Monique… On l’aperçoit d’ailleurs à peine car la villa se dresse au bout d’une allée bordée d’arbres ; un mur de pierre limite la façade à un mettre environ de hauteur, surmonté d’une garniture de bois… A droite à gauche, derrière, des treillages de fer ou de bois…. Au loin, à gauche, des terrains inoccupés. 

    De la villa la plus voisine, la villa Siegfried, on peut jeter quelques coups d’œil dans le jardin de Ker Monique, mais non sans difficulté… Donc parfait isolement… L’hiver, en particulier, et dès la tombée de la nuit, rarissimes sont ceux qui se hasardent sur la route du bornage. 

    Or les habitants de Ker Monique se montraient précisément si peu qu’ils finirent par intriguer… Le blanchisseur remettait le linge à une domestique à peine entrevue, dans les communs, par derrière, et disparaissait… 

    On murmurait qu’il y avait dans la villa étrange, outre le locataire principal « M. Moulinet », sa femme, deux bonnes allemandes, deux secrétaires, dont un allemand et un polonais, et un motocycliste « de liaison ». 
    Ce n’était pas l’intuition seule qui avait conclu l’opinion barbizonnaise à imaginer tant de présence… Outre des silhouettes entrevues, on avait su combien de biftecks ou combien de côtelettes le boucher livrait à Ker Monique…. Et si la précision alimentaire ainsi connu ne donnait pas une certitude mathématique, elle permettait un ingénieux recoupement. 

    Nul ne s’était hasardé à pénétrer dans la villa ; des chiens aux aboiements et aux statures redoutables veillaient… Au reste ces animaux – ou domestiques en la circonstance – se faisaient si désagréablement entendre pendant toute la nuit que les occupants de la villa Sigfreid, dont le sommeil était profondément troublé, se plaignirent par téléphone à Ker Monique. Pour toute réponse on raccrocha. 

    Jamais de lettre pour Ker Monique. Du moins par la poste. Mais chaque soir motocycliste arrivait à la villa portant, à l’avant de sa machine, une sacoche, qui devait contenir le courrier journalier. Les habitants de la villa paraissaient vivier largement. Aucun fournisseur n’était impayé. Des billets de 1.000 francs étaient fréquemment changes chez les fournisseurs par les deux jeunes gens qui faisaient les commissions indispensables. Dans la population, les commentaires allaient leur train ; on parlait, bien entendu, d’espionnage, de trafic étrange, de commerce interdit… 

     Or, jeudi soir, le gendarme Bordeaux, de la brigade de Ponthierry, revenait de Fontainebleau, où il avait assisté à un cours de préparation militaire. Au bas de la cote de Pringy, il remarqua une motocyclette qui n’était pas éclairée. Le gendarme s’approcha et questionna un homme qui se trouvait à proximité ; 

    C’est à vous cette motocyclette ? 

    Non, répondit l’inconnu. 

    M. Bordeaux conduisit alors la moto au poste de gendarmerie en invitant l’inconnu à le suivre. 

    Là, le chef de la brigade Quintard examina le contenue de la sacoche et s’aperçut qu’il s’agissait du mystérieux courrier de Barbizon. L’homme, qui refusait de donner son identité, fut gardé à vue à la gendarmerie, tandis que le chef de brigade alertait le parquet de Melun et la sûreté générale de la prise qu’il venait de faire. 

    Dans le plus le grand secret, une expédition fut décidée. Tout d’abord, dès le vendredi matin, la gendarmerie reçut l’ordre de surveiller les abords de la villa  Ker Monique. La surveillance fut, dans la nuit de vendredi à samedi, renforcée par des éléments de  gardes mobiles. 

    Samedi matin, le parquet de Melun ; MM. Cerede, procureur de la République ; Lévy, juge d’instruction, et Chauvelot, greffier, se présenta à la Villa Ker Monique. Il fallut parlementer longuement pour que la porte s’ouvrit. Tout d’abord, une domestique allemande vint s’enquérir de leur désir, puis alla prévenir sa patronne. Celle-ci, après maints refus, céda à la réquisition, qui lui était faite sur la vue de la qualité des visiteurs. 

    Les magistrats, accompagnés d’inspecteurs de la sureté générale, pourtournant alors dans la mystérieuse villa. Au rez de chaussée, le couvert se trouvait mis dans la salle à manger. Le propriétaire se tenait dans son bureau au premier étage. Il était assis à sa table de travail et avait, à porter de sa main, à droite et à gauche, deux revolvers. 

    Nous venons, dit le procureur, vous interroger au sujet du vol d’une motocyclette. Veuillez me donner votre nom. 

    Je m’appelle Sodroff. 

    Mais, dit M. Cerene qui venait brusquement de reconnaître son interlocuteur, vous êtes M. Trotsky ? 

    Eh Bien ! oui c’est moi que voulez-vous ? 

    Trotsky présenta une pièce parfaitement en règle délivrer par le ministère de l’intérieur au mois de décembre 1933 et l’autorisant à séjourner en seine et marne. 

    -Je suis venu ici, ajouta Trotsky, pour dépister les russes blancs qui ne me manqueraient pas. 

    Par la suite, Trotsky indiqua ; 

    Je suis un vieux conspirateur. Je prépare la IV° internationale. 

    Le parquet de Melun, vu la régularité des pièces qui lui avaient été présentées ne put que se retirer. Aucune perquisition ne fut effectuée. 

    Bien entendu, la visite des magistrats n’avait pu qu’augmenter l’émotion générale et, dans l’après-midi de dimanche, nombreux furent les promeneurs qui vinrent « croiser » autour de la villa. 

    Personnellement j’ai sonné au portail en bois tout au début de l’après-midi, De la route, rien ne retentit. Longue Attente. Sur le portail, qui est cadenasse, une plaque porte l’inscription « chien méchant ». Au cas, où, d’ailleurs, cet avertissement ne suffirait pas, les chiens dès que le coup de sonnette été donné, se chargent de mettre le visiteur en garde par de long aboiements. 

    Au bout de cinq minutes est arrivé d’un pas rapide un jeune homme à qui je n’ai pas caché qu’il me serait agréable de voir M. Trotsky et de lui parler. . Avec un accent assez marqué, ce jeune homme, qui, m’a-t-on dit est allemand et qui portait, non sans quelque élégance, un pull-over gris sur sa chemise très bleue, m’a opposé un refus courtois, mais catégorique et repente. A noter que jamais il n’a prononcé le nom de Trotsky. 

    On ne peut pas vous recevoir, m’a-t-il dit. On ne fera dans aucun cas de déclaration à la presse. Il n’y aura ni réceptionné déclaration. 

    En vain ai-je fait observer, à cet émissaire, qui visiblement, tentait de dissimuler son impatience, que M. Trotsky pourrait fournir d’utiles explications, donner la raison de la présence de deux revolvers sur son bureau, exposer pour quels motifs, étant en situation régulière, parait-il, il se cloître. Rien n’y fit. 

    Même Si vous me remettez votre carte, me dit le jeune homme en question, je vous la rapporterai… On refusera. 

    Une enquête dans Barbizon, qui m’a amené successivement chez M. Closel, ce dernier tient un café situé derrière Ker Monique, chez un plombier qui fit des réparations dans la villa, me confirma l’étrangeté d’existence des hôtes de Ker Monique. 

    Les uns et les autres ont vu plusieurs personnes, ont remarqué un va-et-vient d’auto, toujours pendant la nuit. A ce propos, remarquons qu’une automobile que l’on voit sur la route de bornage, une Renault noire et rouge, sert aux déplacements nocturnes des habitants de Ker Monique. 

    Le plombier ayant été appelle à effectuer des réparations dans une salle de bains de la villa a cru apercevoir du matériel d’imprimerie et des appareils de T.S.F. une femme qu’il croit être Mme Trotsky  lui a un  jour barre l’entrée d’une pièce où il allait pénétrer en lui interdisant d’aller plus avant. E enfin, avec un de ses compagnons, ayant à travailler dans la cave de la villa, il y fut enfermé par les soins des locataires de la villa et seulement délivre quand le travail fut dûment achevé. 

    Quant aux Dames Neuburger qui, ainsi que je l’ai dit, habitent la villa Siegfried, elles croient avoir aperçu l’exilé de Staline. 

    J’ai vu, m’a dit l’une d’elle, un homme qui se promenait seul et qui avait l’air de méditer. 

    Il portait un grand col de fourrure relevé très haut et une pèlerine violette, une sorte de pèlerine d’évêque… 

    A Melun, en regagnant Paris, j’ai joint par téléphone le procureur de la Raphaélique, qui a déclaré : 

    Je me suis impose une consigne de silence. N’allez pas en déduire que cette « affaire » soit affolante ou mystérieuse. Mais, en tout état de cause. Mon devoir est de me taire, et rien ne me fera sortir du silence. 

    Le préfet de sein est marne était absent et son chef de cabinet, qui fit à la préfecture, en fin d’après-midi, une brève apparition, priait de s’adresser au procureur de la République. 

    Si, comme on l’a laissé entendre de divers côtés, il aurait été « conseillé` » à  Trotsky de regagner la Corse. Il apparaît néanmoins que l’un des principaux acteurs des « dix jours qui ébranlèrent le monde » est discrètement autorisé à prolonger son séjour en seine et marne. 

    L’homme d’octobre, de Brest-Litovsk, celui que d’aucuns ont appelé « le plus remarquable metteur en scène » de la révolution villégiature à Barbizon. 

    C’est là l’une des étapes d’un destin, qui sans conteste, est hors-série… 

                                 Article paru dans Le petit Parisien du 16 avril 1934

  • Villas et Demeures

    Villas et demeures de Barbizon.

    Les maisons et villas dans les villages avaient un nom du faite que les rues n’indiquaient à l’origine, une direction rue de chailly, rue de macherin, un lieu caractéristique remarquable, rue de la plante rabot, , rue du puits, rue des vaches, rue des près, ru du bois joli. voilà quoi de plus simple pour situer les chemins et les maisons avec leurs noms sur la façade permettait de s’y retrouver.

    Villa les Acacias, située rue Diaz, un rapport avec la présence de cette espèce végétale dans le terrain y a peut être donnée ce nom.

    Villa les Acanthes, cette villa est située rue de la Barbizonnière, le nom désigne une plante herbacée plutôt méditerranéenne dont la forme a été utilisée en décoration du temps des grecs antiques les propriétaires ont-ils voulus se souvenir de l’époque où ils habitaient la côte méditerranéenne.

    Villa Alice, située rue des Charmettes est une maison en double miroir collée avec sa sœur jumelle sans doute un cadeau d’un père pour ces deux enfants, qui étaient ils ? Pas d’indication à ce jour.

    Villa des Amies, indication sur une carte postale seulement.

    Villa l’allée des tilleuls, située rue Jean Batiste Comble premier maire de la commune, cette maison par son nom nous rappelle que la rue est bordée d’arbres qui formes un ombrage intéressants par les temps de grosses chaleurs, voir par cette annotation dans le livre des procès-verbaux communaux ; « décision du conseil municipal du village nous apprends le projet d’acquisition du chemin partant de la rue T. Rousseau et aboutissant à la rue G. Gassies , enclos dans les propriétés et charge monsieur le maire d’entrer en relations avec eux pour faire aboutir le dit projet ».

    Villa Andrée, sise rue Antoine Barye, y voir sans doute le prénom de la dame du personnage qui fit construire cette maison nous trouvons une indication sur une carte postale.

    Villa Aubépine, située rue Théodore rousseau, pareil à la villa Alice une maison en double miroir au vue de la forme de la maison, nous pouvons penser que l’autre partie de la maison avait un nom aussi jolie mais à ce jour aucun nom trouvé, cette maison ne porte plus de plaque.

    Villa les Bambous, située rue Théodore Rousseau nous savons qu’elle fut construite avant 1933 car à cette date et même en 1934, elle était en location et comprenait cuisine, salle à manger, salon, 3 chambres et chambre de bonne une maison somme toute confortable et assez grande pour y loger une famille avec domestique. Elle servit de refuge pendant la seconde guerre mondiale.

    Villa la Baraka, située proche de la forêt de Fontainebleau, un extrait de livre nous livre une indication sur elle : « Jean Luchaire, s’était rendu acquéreur d’une villa proche de la forêt, le souvenir, qu’il débaptisa et appelé la baracca. Il avait dépensé beaucoup d’argent pour l’aménager à son gout sans réussir toutefois à lui donner une physionomie bien plaisante, et n’obtenant d’autre résultat que de gâter l’entrée de Barbizon, du coté de la forêt, par un mur de clôture d’allure prétentieuse. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa la Bécassière, sans doute construite dans les années trente une chambre est louée en meublée plus tard en 1939, la maison d’un chasseur qui y passait la saison à Barbizon, il faut savoir que bécasse vient d’un dérivé de bec par allusion au long bec de cette espèce mais aussi utilisé pour désigné un poisson, puis un coquillage, en vannerie un outil pointu, en métallurgie pour mesurer la descente de la charge dans les hauts fourneaux avec une sonde.

    Villa Bel Ébat, située dans rue de la Barbizonnière elle semble récente, mais est dans la même veine que les autres belles villas, Il faut savoir que bel est utilisé pour remplacer beau en cas de voyelle et que ébat est principalement un terme de chasse qui signifie promenade des chiens, encore un chasseur ! La forêt de Fontainebleau n’est pas loin et Barbizon est connu au XVIII° et XIX° pour ces braconniers dont un des derniers célèbres est Rodolphe Bodmer.

    Villa la Belle Marie construction en 1899 rue de Gaulle le nom en a été changé en Beauregard, pourquoi sans doute trop choquant pour l’époque au vue des mœurs de ce siècle, en effet y vivait une artiste très connue de ce temps. Jeanne Rongier.

    Villa Bellevue, située au croisement des rue J.F. Millet et des Charmettes, elle est la première pierre de ce qui deviendra l’ensemble hôtel restaurant Bouvard, puis nous avons la construction en face dans l’angle des rues T. Rousseau et J.-B. Comble un autre édifice dite villa serge, sur la rue des Charmettes la villa églantine et la roseraie un jolie ensemble immobilier qui devait en imposer par l’étendue et la diversité des possibilité de logement dans ces divers édifices.

    Villa la Bergerie, située dans la petite rue du même nom longeant le CD 64, un texte nous en fait un descriptif : « Une des filles de Ferdinand Chaigneau, Marguerite, avait épousé l’éditeur Piazza qui augmenta la Bergerie, construite par son beau père. Marguerite et Suzanne, soeurs jumelles, étaient fort jolies. Avec leur aînée, Thérèse, elles constituèrent le trio Chaigneau, célèbre dans les milieux musicaux du monde entiers ». Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa Bernard, une indication dans le livre sur Barbizon nous livre un indice : « A la villa Bernard et à la villa Serge dont la première fut habitée quelques temps par Mme Segond-weber, s’était installé le docteur Giroux et sa famille. » Plus précisément le 1 décembre 1931 dans cette Maison sis avenues des tilleuls nous y apprenons qu’il s’agit une maison de convalescence et de repos pour enfants (nourriture, logements, soins médicaux) le docteur venait de Châteauneuf sur Loire.

    Villa La Bidouchette, située rue Ernest Revillon,

    Villa les Bleuets, nous en avons une trace laissée par une cessation de location appartement de 4 chambres, salle de bain, salle à manger, salon, cuisine, maison “Les Bleuets” , située rue Théodore Rousseau le 1 janvier 1933.

    Villa le Bocage, située rue de la barbizonniaire cette maison porte un nom plutôt originaire de Normandie un rappel de la naissance du propriétaire.

    Villa le Bois du Mée, cette demeure voir ancien relais de chasse royale, située en bordure de la forêt de Fontainebleau sur un parc de 16 hectares de forêt fait de cette maison une des plus grande de Barbizon, mais elle est en rapport avec ses propriétaires dont un des plus connu fut un des administrateurs de la fameuse compagnie du canal de Panama, mais un autre plus célèbre y vint un indice nous en est donné : « Henry Fouquier devait acquérir plus tard le Bois-Dumée où vint souvent Georges Faydeau. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.
    Une indication nous est donnée par le registre administratif avec les précisions suivantes :
    20 décembre 1906 Fontane Marius barbizon Seguin, construction nouvelle, Bois du Mée, pavillon annexe 9 pièces y compris le sous-sol.
    Une extension à l’existant construit pour placer l’argent gagné au vue de la suite.

    Monsieur Marius Étienne Fontanes né à Marseille en septembre 1838 connue pour ces publications économiques, géographiques homme de lettre, écrivit une histoire universelle en 16 volumes in 8 mais il est connu par l’affaire judiciaire dite du canal de Panama, qui fit scandale qui nous livre les faits suivants. Par un rendu du 3° jugement de la cour de Paris qui dit que Ferdinand de Lesseps, Charles de Lesseps son fils, Marius Fontane et Cottu convaincus ;
    De depuis trois ans de s’être conjointement rendus coupable de manœuvres frauduleuses et de s’être ait remettre par les mêmes moyens des souscriptions et d’avoir escroqué tout ou parti de la fortune d’autrui détournée au préjudice de la compagnie les effets et deniers confiés à leur garde.
    Condamne Marius Fontane à deux ans d’emprisonnement et 20.000 fr. d’amende il fait appel et se pourvoi en cassation et à cause d’une erreur de procédure le procès est cassé, efface toutes traces de cette affaire concernant les prévenus et les fait libères de suite, alors que la presse avait dévoilé ce scandale qui avait dilapidé des centaines de millions de francs et fait des victimes trop crédules devant les chiffres de profit annoncés.

    Villa les Boissets, située rue Ernest Revillon, le nom vient peut être d’un ancien habitant d’une des communes qui porte le nom de Boisset ; dans le Cantal, Hérault, Jura, Loire, haute Loire et le Vaucluse.

    Villa les Bosquets, le nom vient du provençal qui désigne comme en français un petit bois, ce qui il faut le dire aujourd’hui n’est plus vrai pour cette propriété puisqu’elle touche la forêt de Fontainebleau ! Située à l’orée de la forêt cette maison à une forme très caractéristique par rapport à la normale, toute en longueur, il semble d’après les renseignements recueillies auprès de l’actuel propriétaire qu’une porte de la taille des deux fenêtres latérales est été présente avant, ce qui indiquerait un usage d’une scie de long pour découper les planches à la scie demandant un n plafond haut et permettant ainsi une découpe été comme hiver.

    Villa Le Briarée, située rue Diaz à peut être à voir avec l’arbre du même nom qui est tombé en janvier 1899, c’est l’ancien bosquet de l’Empereur située au carrefour du Briarée, un souvenir nostalgique de ces années ou de la nature.

    Villa Brulys, située sur le cd 64 dans sa partie qui part vers Macherin,

    Villa le Bungalow, située sur la rue Seailles le nom rappelle l’origine modeste de ces maisons en bois construites pour y passer les vacances ou un week-end tranquille, ici la taille semble indiquée un sens ironique ou moqueur, il y a été fait depuis des ajouts et changements.

    Villa Brésil, une indication sur cette maison nommée, location en meublé en 1926, appartements dans sa villa, mais où qui ? Mystère.

    Villa le Canard sauvage, un indice dans le livre sur Barbizon : « Il loua dans la rue de Fleury qu’on appelle communément la rue des fermes, une maison à un étage, une sorte de presbytère de campagne, dont l’éloignement de la partie bourgeoise et commerçante du village flattait son gout pour l’isolement et le secret.// la maison avait été gratifiée d’une appellation ibsénienne : le canard sauvage. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947. Il s’agit d’une demeure qui est nommée aujourd’hui la plaine de bière. Elle fut aussi en 1861 la maison du maire de Chailly en bière Bellon Belloni.

    Villa les Capucines, située rue du chemin de la messe.

    Villa Carmen, située rue de la belle marie dans sa partie vers le bornage, rappelle un opéra célèbre de Georges Bizet d’après une nouvelle de Prospère Mérimée ou bien le plus simplement le prénom de sa tendre moitié.

    Villa Castel Del Riols, en souvenir d’un natif Riols est située dans la vallée du Jaur. C’est une commune des Hauts cantons de l’Hérault, appartenant au canton de Saint-Pons-de-Thomières.

    Villa Cécile, un indice dans une Carte postale nous en a laissé une trace.

    Villa les Cerisiers, située rue des Charmettes elle y vit Henri Marmottan, né en août 1832 à Valenciennes (Nord) entomologiste, géologue, député de Paris et maire du XVI° arrondissement, membre fondateur de la société préhistorique française en 1904.

    Villa Chantoiseau, située rue de la belle marie aucune indication sur la rue permet de la voir, un rapport avec

    Villa les Charmilles, située rue Jean François Millet cette maison du début du XX° siècle.

    Villa les Charmoz située rue de la plante rabot, elle indique

    Villa la Chaumière, située rue Jean-François Millet, une modeste « chaumière » à l’origine mais au vue de la maison cette identification n’est là que pour en rappeler le souvenir.

    Villa la Chênaie, située rue de la Belle Marie, le nom indique une proportion importante de chênes dans la parcelle du terrain mais ils ont du être abattus sur la durée.

    Villa Les Chèvrefeuilles, située

    Villa la Chevrette, laissons le propriétaire constructeur de la maison lui-même, André Billy, dire pourquoi il appela sa maison ainsi : « J’appelai ma maison la chevrette parce que l’on m’avait dit que pour la ma commodité, il était bon que ma maison portât un nom. Il me parut convenir à une maison voisine d’une forêt, et modeste, plus qu’à la solennelle et triste demeure de l’amie des encyclopédistes. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa la Chimère, située rue de la belle marie elle porte le nom de sa voisine beaucoup plus imposante mais qui a changer de nom peut être pour y laisse se souvenir, ou pour faire un rappel au fait mythologique s’y rapprochant.

    Villa les Chimères, cette villa n’est plus connu sous ce nom mais la Lisière, elle semble avoir pour origine cette indication : » En 1907, il avait encore de l’allure. Haute taille, grandes jambes, profil de rapace, voix profonde et sonore, accoutrement de coureur des bois : un vrai baron de Sigognac, un peu déplumé, toujours prestigieux. Son logis était à l’avenant ; un château, ou plutôt une maison de misère, située à l’une des extrémités du pays, presque en pleine foret, qu’on appelait les Chimères. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.Pour le propriétaire qui fit construire cette énorme maison ce nom se devait d’être porter par la suivante sur le terrain en hommage à l’illustre prédécesseur.

    Annonce parut dans Le Temps 1861

    Villa Claire, jumelle de la villa Alice, elle en reprend les caractéristiques et agencements.

    Villa Cocasse, située CD 64 dans la partie rue du 23 août, aucune indication visible.

    Villa la Commanderie, située Grande rue une indication nous en ai donné Par sa location en avril 1925 constituée de 4 pièces.

    Villa Corail, une indication trouvé sur le net nous indique qui en était un des occupants ;
    SUITE DE SIX CHAISES en bois naturel à dossiers légèrement renversés à bandeau sculpté et palmettes ajourées dans un vase. Pieds antérieurs fuselés à bague, pieds postérieurs sabres. Époque Directoire Haut : 87 cm Larg. : 45 cm Prof : 40 cm Provenance : Ancienne Collection Mireille PERRET (Bordeaux 1904-Fontainebleau 1991) De son vrai nom Camille Mireille Perret, elle habitait la villa Corail à Barbizon. Mireille Perrey était pensionnaire de la Comédie française de 1942 à 1947. Elle fut une grande actrice française et travailla avec les plus grands de l’époque. Au cours de sa carrière, elle a joué dans 41 films de 1931 à 1960 puis dans quelques téléfilms et séries françaises jusqu’en 1980.

    Villa le Couvent, situé dans la rue Ernest Revillon elle semble indiquée qu’un couvent fut là avant la construction de cette maison, mais d’après les recherches en cours cela semble peu probable, au vue du peu de documentation ancienne , nous allons plutôt nous diriger vers convent, ancien français indiquant un lieu de réunion, et ici à l’époque les moutons et autres animaux de fermes devaient s’y retrouver peut être sur les communaux ou tout au moins garder en réunion par les petits gardiens.

    Villa Cyrano, située Grande rue à Barbizon son plus célèbre occupant fut par une indication : « Vers 1907 Ziem occupait une villa au milieu du pays. Une plaque y rappelle ses derniers séjours. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa l’Écureuil, située au coin de al grande rue t de la rue Theodore rousseau la maison fut remarquée par notre écrivain bien connu maintenant de vous : « La première fois que je pénétrai à l’écureuil, la maison ne portait pas ce nom, et elle était habitée par Mme Marc Logé, traductrice de Lafcadio Hearn, qui m’avait invité à prendre une tasse de thé en compagnie de Vicente Blasco Ibanez et Louis Latzarus. A l’écureuil Chéreau avait succédé au peintre Journaux. Il fut remplace par le marquis et la marquise de Potestad » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947. En 1932 un commerce de brocante y fut ouvert.

    Villa Élisabeth, située Grande Rue, grâce à un texte administratif nous apprenons que le propriétaire de l’époque loue ; appartement (cuisine, salle à manger, salon, 2 chambres, chambre de bonne, 10 000Frs en mai 1930.

    Villa Émilienne, située Grande rue une indication nous est fournie par la présence d’un loueur d’appartements qui met fin à son commerce en janvier 1928.

    Villa l’Ermitage, aucune indication.

    Villa Etche Hérem, située dans la rue charles Jacque elle indique une provenance basque du propriétaire

    Villa Floralie, située Grande rue nous apprenons qu’en juin 1933 le propriétaire en fait une location en meublé

    Villa la Forestière, située rue de la belle Marie, maison ancienne d’après les actuelles propriétaires mais pas plus de renseignements. Elle se nommait la tente avant.

    Villa les Fougères située CD 64 dans sa partie du 23 août, cette plaques bleutées indique une construction dans les années 20, une indication sur le registre des commerces nous dit : « commerce de coiffure pour dames à l’enseigne “coiffure de dames- parfumerie”, villa “les fougères” », y voir un rapport avec les fougères espèces botanique regroupant les plantes de type fougère dont une partie n’existe plus (préhistorique).

    Villa la Fraisière, située aussi CD64 partie vers Chailly en bière, un peu d’ironie anime se nom peut-être par le prix excessif pour sa construction ou son achat pour son propriétaire ou bien une plantation de fraisiers plaisir gourmand de ses propriétaires.

    Villa les Frises, aujourd’hui ce nom était caché par les plantes qui en recouvraient la plaque, la villa est toujours là située Grande Rue.

    Villa les Fusains, aussi située Grande rue, cette plaque émaillée bleue indique une construction dans les années 20 dans sa dernière extension, Fusain d’Europe (Euonymus europaeus) est un arbuste ou un petit arbre de la famille des Celastraceae.

    Villa le Grenier, située rue du chemin de la messe, cette maison fut construite en 1962 par un cadre de Renault, elle était à la pointe des techniques de construction pour l’époque.

    Villa les Grès, située à l’entrée de Barbizon sur un des lieues les plus haut du village, elle domine la plaine au lieu dit la Crête, le caractère particulier de cette maison avec ces panneaux de faïence sur la façade en fait une des plus colorées du village, de style moyen-oriental en fait comme beaucoup d’autres un exemplaire unique de cette époque.

    Villa Grézillia, située Grande rue, une indication nous livre un renseignement par une fin de location d’un appartement en janvier 1929.

    Villa Le Gui, située rue jean batiste Comble, elle abrite un arbre âgé de plus de 150 ans, un thuya du canada.

    Villa le Hameau ou Hameau d’Hortense, située rue de la Belle Marie elle occupe un e place de choix entre la foret de fontainebleau et l’ancien hôtel de la forêt, mais laissons notre conteur bien connu nous faire en faire une description : » Paul Haag, professeur à l’école polytechnique, haut fonctionnaire au P.L.M. // A l’exposition universelle de 1889 il avait acheté une maison norvégienne en bois qu’il fit reconstruire à BARBIZON, sur un terrain disposé de telle sorte qu’il fallut la planter de travers. Peu à peu Paul Haag acquit les parcelles avoisinantes et ainsi forma ce que l’on appelle le Hameau. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa Henri, située rue de Fleury, elle est une des nombreuses fermes de cette rue qui portait ce nom familier des habitants

    Villa l’herbée, située sur le CD64, dans sa partie sur Macherin,

    Villa Hortense, située rue de la plante rabot, la plaque n’est plus là

    Villa le Houx, située laissons notre chantre local en parler : « Après avoir quitté le nid, il s’installa aux Houx, en pleine grande rue et comme je m’étonnais qu’il eut pas préféré une habitation plus éloigné des autos et du tortillard, il m’avoua être de ceux qui regretteraient le petit train, son halètement sourd, sa cloche d’alarme, sa fumée, sa tristesse, son allure de vieille machine déglinguée, nonchalante et sournoise ». Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa la Huchette, située rue Charles Jacque, sa désignation vient d’un mot ancien signifiant coffre, puis il servit pour mettre le pain (aussi dit maïe) donc l’emploi du diminutif donne un air encore plus petit à la maison qui il faut bien l’avouée n’est pas grande.

    Villa les Hirondelles, située rue du chemin de la messe

    Villa ?? Un nom trop illisible situé rue Jean François Millet de construction ancienne, elle est en pleine rénovation.

    Villa les Iris, située Grande Rue cette maison à laisser une impression à notre chantre local : « Nous nous engagions dans la Grande Rue. De rares lumières brillaient aux fenêtres. J’ouvrais la grille des Iris. Nous montions l’escalier du petit logement… Une flambée rougeoyante et crépitante nous accueillait. »Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa Iruski-sartea, située rue de la barbizonniaire elle indique une provenance basque du propriétaire, cela veut dire soleil couchant. Elle aurait été construite vers 1900 et refaite vers 1935.

    Villa Les Jasmins, la maison est située rue Antoine Barye le nom indique une préférence pour les fleurs

    Villa La jeannette, située Grande rue, une indication est trouvée pour une location en meublé en date de juin 1937 comprenant cuisine, 2 salle à manger (?), 4 chambres.

    Villa Jeanne d’Arc, située sur le CD64 sur la partie commençant rue de gaulle, y voir un partisan défenseur de notre sainte brûlée par les anglais.

    Villa Kary Mour, située chemin du montoir, elle indique une provenance anglophone des propriétaires.

    Villa Ker Koz, nom à consonance celte peut être le premier propriétaire venait de cette contrée lointaine une description nous en ai donné en 1939 à l’occasion de sa location en meublé entre avril et octobre de cette année ; maison cuisine, S à M, S, S de B, 6 chambres sise route de macherin.

    Villa Ker Monik, située sur le chemin du bornage, cette maison certainement d’origine bretonne comme toutes les maisons nommée ker qui indique la maison , le foyer ( attention ker est aussi un mot dans les langues tchèque, slovène( parce que). Un personnage illustre y a laissé une trace dans l’histoire de notre village par son passage dans ces murs le révolutionnaire russe, Léon Trotsky, un extrait de livre nous donne une indication : « La villa indiquée était Ker monique, sur le bornage, à mi-chemin du grand veneur. En bon journaliste que j’étais et que je suis peut être encore, je pris le téléphone et fis part de la nouvelle à mon journal. Publié le lendemain matin, elle provoqua une ruée de reporters à Barbizon.// Carco qui aime à visiter les appartements et villa à louer, se la fit ouvrir en 1935 : « C’était un pavillon en pierre meulières à la lisière de la forêt. Un sentier traversant un boqueteau d’acacias, y conduisait directement, mais un second sentier, qui rejoignait à gauche la route du cimetière, aboutissait à celui que nous venions de suivre, contournait les haies du jardin et se perdait entre les arbres//dans le verger des pommiers « éditions du Pavois 1947.

    Villa les Lauriers, située Grande rue elle y a vue en juin 1925 un commerce de lingerie et bonneterie ouvert par sa propriétaire madame Jean Madeleine qui y mit l’enseigne A Marie Madeleine, puis en 1939 l’ouverture d’un cabinet de médecine générale.

    Villa la Licorne située chemin de la plante rabot, la licorne est récente dans sa conception et dans sa construction.

    Villa Les Lilas, située grande rue ,un commerce pension de famille, location de chambres avec petit déjeuner villa “les lilas” et « la petite maison » fut ouverte en mars 1924, puis en juillet changement commerce pension de famille, location de chambres avec nourritures villa “les lilas” et la petite maison, en mars 1926 la propriétaire change de commerce pour commerce de curiosités ,auprès de l’hôtel du bas breau dans une maison appartenant à M. Jacque, à l’enseigne Ye old curiosities shope, pendant qu’en avril 1926 la villa est reprise pour y faire commerce de pension de famille , chambres et nourritures au seul locataires, dans 2 maisons, les lilas et la petite maison ce commerce durera jusqu’en décembre 1928.

    Villa La Lisière, située en lisière de foret et du village à l’époque, cette demeure n’est en fait que l’ancienne villa les Chimères rebaptisée.

    Villa Lou Cabanou, une indication de location pour le compte de M. Thorel en date de 1939 y à laissé une trace de ce nom.

    Villa les Mahonias, située grande rue et ménard cette maison y était occupée par le fameux Alfred Grand qui y ouvra son tumble Inn hôtel et bar où toutes les célébrités internationales s’y retrouvaient, il ferma l’hôtel en janvier 1929 puis ferma l’établissement en 1933 pour qu’à la place un commerce d’antiquité y ouvre en janvier 1933.

    Villa les Marguerites, située Grande rue cette maison fut un temps un commerce de loueur de voitures en mars 1925, puis une location nous est indiquée en août 1932 ; appartement 2 chambres, salle à manger, cuisine dans villa les marguerites par le même propriétaire.

    Villa les Mésanges, située rue des Charmettes, une fin de location pour cette appartement de 6 pièces en 1929

    Villa les Moineaux, située rue Théodore Rousseau un texte nous y apprends la mise en location de cette appartement avec cuisine, salle à manger, cabinet de toilette, chambre en date du 15 avril 1938.

    Villa la Renaude, située rue jean batiste Gassies, construite vers les années 50 sans doute avec l’arrivée de nos amis américain des forces de l’OTAN stationnées à Fontainebleau. Une autre villa pas très loin parait avoir été construite en même temps.

    Villa mon Repos,

    Villa MarieLouise, située Grande rue elle accueilli un commerce à l’enseigne « curiosités et gravures entre août 1933 et octobre 1937. Nous trouvons encore le nom de son propriétaire monsieur Largier commerçant à Barbizon, aucune trace à ma connaissance.

    Villa Le Monastère, située rue de la Belle Marie, cette demeure imposante par sa taille, sa disposition ainsi que par ces caractéristiques architecturaux, prends une place spéciale un morceau de texte de notre livre connue nous en livre une explication : « Le marquis ou soi disant tel, de Wiett, qui avait acheté, en face de la baracca, une villa, le Monastère, et, à coup de millions, l’avait transformée en une sorte de décor pour film américain, poussant le souci de la reconstitution jusqu’à faire sculpter ses armoiries sur la façade. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Un curieux personnage qui était peintre, habita cette maison, Pierre Thorel.Très connu du monde parisien de l’époque, Maurice DEKOBRA parlera de lui dans « Minuit Place Pigalle », Il s’était fait retendre le visage et quand il revint à Barbizon, personne ne le reconnut. Sa renommée en peinture ne fut pas bien grande, pourtant il avait fait le portrait de sa femme Madeleine avec du jus de différents fruits et légumes. De son vivant il avait fait mettre une plaque sur sa maison en laissant un blanc pour la date de sa mort ; Il se voyait certainement dans la lignée des grands peintres de l’école de Barbizon. La plaque a évidemment disparu. Pendant la guerre Le Monastère fut la propriété de Wiette, soi-disant baron, collaborateur acharné, il organisait des fêtes, où assistaient des dignitaires allemands et des personnalités très compromises à la libération.

    Villa le Montoir, située rue de la Belle Marie de construction récente cette maison réalisée en meulière de pays, ici c’est la partie du village dénommé le montoir par rapport à la différence altimétrique suffisante pour y voir une butte élevée.

    Villa la Musarde, située rue Ernest revillion, un rapport avec la flânerie ici au féminin donc à voir avec la maison où l’occupant aimait à y rester un peu trop longtemps !

    Villa la Musardière, située rue Théodore rousseau et à l’angle de la rue jean batiste comble, elle faisait partie de l’ensemble appartenant aux Bouvard

    Villa le Nid, située rue Gassies elle avait son entrée rue Félix Herbet, avant d’être vendue et après découpée en lots, un passage dans le livre de Billy nous livre un morceau de son histoire : « Le Nid, pension de famille enfouie dans la verdure et qui comportait trois bâtiments sépares, avec tennis, parc, potager, jardin anglais, petite rivière, bassins, ponts rustiques, etc., abrita Carco lorsqu’il fut là des Charmettes et des Pléiades. » Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.Cette villa ouvrit un commerce en avril 1926 une pension de famille qui dura jusqu’en 1934 date de la cessation d’activité pour cause de vente.

    Villa les œillets, située Grande rue,

    Villa OK’s, située rue de la Belle Marie, elle a pour origine une construction fait par une anglophone du nom de Kelly pour le prénom voir.

    Villa l’Orme, située sur le CD 64 dans la partie centrale vers la grande rue, elle porte le nom d’un arbre qui sans doute poussait sur le terrain.

    Villa l’Oustalet, située rue Charles Jacque, elle abritait le peintre Daniel Rouvière, créateur d’une école de peinture à Barbizon dans la continuité des ses illustres aînés.

    Villa la Palette, située rue Jean François Millet elle semble date des années 20,

    Villa la Pentecôte, un texte administratif nous indique qu’un commerce de brocante y vit son ouverture en Août 1929 en son lieue.

    Villa les Pervenches, située rue Charles Jacque vers le centre du village, cette grande maison au décor animalier, sur la carte postale nous avons de précieuses indications sur la propriété ; une serre, dépendance et parc nous donnes à penser que cette maison devait appartenir à un membre éminent de la communauté.

    Villa le Petit Pin, située chemin du montoir semble de construction récente.

    Villa Les Peupliers, située rue du chemin de la messe dans la partie centrale, elle fut construite pour les besoins des frères farman, par un architecte de Paris. Rue du chemin de la messe au niveau du 20.

    Propriétaire : Farman

    Détruite à ce jour.

    Architecte : Georges Roux.

    Le choix du propriétaire a été fait sur la localisation du village assez loin de Paris pour y être au calme, mais suffisamment près pour y aller le plus souvent possible avec l’agrément de la forêt de fontainebleau et de la seine pour les sports d’eau. Le choix de l’emplacement dans le village a été dicté par le moyen de locomotion utilisée par le futur occupant, l’avion, la demeure se devait d’être dans la plaine et non près de la forêt. Avec un verger, un potager, une pairie occupée par quelques vaches et la plus grande partie par une piste d’atterrissage pour l’avion servant aux déplacements coutumiers du pilote. Une maison confortable en toutes saisons, facile d’entretient, pour éviter un personnel spécial. Le séjour étant pour le repos donc pas d’immense salle de réception mais de grands volumes. Enfin une maison discrète sans en imposée par apport à l’environnement local. L’ensemble du projet se compose, de la villa, la maison du gardien avec garage, le château d’eau et l’étable avec le hangar à avion. Construite en meulière et brique avec quelques éléments de grès toiture en tuiles plates vieillies. Les baies sont en doubles croisées pour avoir une température régulée en été comme hiver, les grandes baies sur coulisses. Pour éviter la monotonie de l’intérieur de la villa la partie nuit a été surélevée de un mètre, ce qui a permis d’avoir 5,50 mètres sous plafond pour le hall d’entrée et 4 ou 3,50 mètres pour les autres pièces de celle-ci. Les autres pièces ont été traitées avec le même souci de la qualité et de la simplicité souhaitée par le promoteur du projet, ma maison du gardien est sur le même style et enfin la remise avec une chambre pour le chauffeur. Enfin pour les corps de métiers intérieurs, l’architecte n’a pas choisi les entreprises locales mais plutôt des sociétés dont les compétences et la rapidité d’exécution permettaient d’avoir un résultat assuré au vu des matériaux et de leurs quantités.

    Plomberie et électricité ; maison Gautier-Mathieu Paris,

    Chauffage maison Pulpin Paris,

    Peinture et décoration maison Perotti Paris.

    Villa Pile ou Face, située chemin des mazettes, selon le fils du propriétaire, il trouva le nom en voulant jouer le nom à pile ou face justement, étonnent non ?

    Villa La Plaine en Bière, située rue de fleury elle en fini la partie habitée, avant de devenir cette grande demeure caractéristique elle était sur une propriété constituée de 4 maisons qui furent transformées pour devenir cette magnifique demeure.

    Villa Plantabo, situé rue Théodore Rousseau, elle était la seule construction sur la butte où plutôt montoir ce qui lui fit donne se nom déformé par les âges.

    Villa La Pommeraie, située rue de la barbizonnière, elle est avec les Abeilles une des premières, là le propriétaire avait une passion certaine pour les pommes.

    Villa les Pommiers, située Grande rue, elle abritait un des plus connu écrivain de son époque, Galtier Boissiere

    Villa Le Pré Fleuri, situé rue Antoine Barye.

    Villa Le Prieuré, située rue de Fleury,

    Villa les Ramages, l’auteur du livre dont la plupart des renseignements sont tirés y fit un séjour qui le marqua : « Je suis venu m’installer pour la première fois aux Ramages pendant ce terrible hiver de 1928-1929 où le thermomètre se maintint si longtemps aux environs de dix-huit degrés en dessous de zéro, en sorte que les œufs gelaient dans la cuisine ». Extrait de : les beaux jours de BARBIZON d’André BILLY éditions du Pavois 1947.

    Villa les Rocheforts, située sur le CD64 dans la partie haute,

    Villa Rocfleurs, située sur le CD 64 dans sa partie montante vers Macherin,

    Villa les Roches mucets, située dans le chemin de la plante rabot à l’origine la propriété ouvrait sur la belle marie, mais la vente de cette partie en à changer l’entrée principale.

    Villa les Roches de Musset, située sur le CD64 dans la montée vers Macherin,

    Villa la Roselière, située chemin du montoir cette maison à changer de nom voir à Kary mour.

    Villa La Roseraie, située rue des charmettes elle fait partie de l’ensemble Bouvard.

    Villa le Rosier, située rue de fleury, le nom semble indiquée un des premiers rosiers planté dans le village ou alors le seul qui est résisté au climat du village.

    Villa la Rousselière, située rue Charles jacque, elle était le lieu d’habitation,

    Villa le Rucher, située Grande rue, cette maison a laissé une trace administrative par l’ouverture d’un commerce dans ces murs, commerce d’alimentation avec dépôt de vins de moins de 23° en mai 1937

    Villa Rustique,

    Villa Sainte Marie, située rue Antoine Barye,

    Villa Santa Lucia, située sur le CD 64 vers l’école, cette maison porte le nom de l’épouse du propriétaire qui fit construire celle-ci, la plaque comme malheureusement beaucoup d’anciennes plaques de maison a disparue.

    Villa Les Sapins, située sur le CD 64 vers Macherin, semble indiqué une origine à voir avec les essences qui poussent sur le terrain misent là par le propriétaire ou naturellement ?

    Villa le Saule, situé sur le CD 64 dans le début de la rue DE gaulle, elle

    Villa les Sept Feuilles, située sur le cd 64 à son tout début, cela rappelle

    Villa Serge située rue des Charmettes, faisant partie de l’ensemble Bouvard.

    Villa le Seringat, située grande rue, elle abritait un café

    Villa le Souvenir,

    Villa Les Sylphes, située sur le CD 64 sur la partie montante vers macherin,

    Villa Sylvic ou Sylvis, située sur le CD 64 vers la sortie du village,

    Villa Sunny Corner, en français le coin de soleil, villa située rue antoine Barye, d’influence anglophone.

    Villa Tallini ou autre l’inscription est en partie effacée, située rue de la plante rabot

    Villa les Templiers, située rue du chemin de la messe, en fait il s’agit de l’ancienne maison des gardiens de la propriété des frères farman qui avait leur entrée à ce numéro.

    Villa la Tente, située rue Diaz près de la mairie, Le propriétaire qui fit construire cette magnifique demeure était partie prospecter en Afrique pour en revenir riche et le souvenir de ces mois passés sous la tente lui avait été nostalgique et il se fit une pièce de forme octogonale pour y reproduire la forme d’une tente.

    Villa Les Tilleuls, située Grande Rue.

    Villa le Verger, située rue jules Bourdois.

    Villa Vertefeuille, située grande rue dans la partie vers le Placio, une trace est laissé dans un texte administratif en référence à une location en meublée en date de juin 1929, miss Greenough Carol, architecte en date du 1 juin 1929.

    Villa Vieil hermitage, située grande rue,

    villa la Sauvagère, située Grande Rue, elle offre une vue magnifique sur un jardin et une façade entièrement recouverte de végétation.

    Villa Talometat

  • Remontons le temps

    la présence de l’humanité est attestée par des traces rupestres en foret de Fontainebleau datant du néolithique.

    Barbizon, paroisse ancienne du pays du Gatinais, devenue hameau en 1789, redevenue village indépendant en 1904, célèbre pour son école de peinture et ses nombreux artistes qui ont habité, passé, peint, mangé, dans notre village. Mais Barbizon c’est avant tout le monde paysan avec ses cours de fermes, ses troupeaux de moutons, de vaches, ses champs qui entouraient Barbizon pour partie et l’autre par la forêt de Fontainebleau, océan de verdure, mystérieuse, ancienne foret de Bière, domaine royale puis domaniale, poumon de la région pour ses centaines hectares d’arbres feuillus ou persistants.

    Un condensé de l’histoire de Barbizon vous est raconté agrémenté de quelques documents.

    Première trace écrite de la connaissance de Barbizon.

    Barbition-BARBITIO.

    Ce nom trouve sa première attribution en l’an 808.

    RECHERCHES SUR LA TOPOGRAPHIE GATINAISE

    LA DÉDICACE DE L’ÉGLISE DE CHAILLY-EN-BIÈRE.

    On trouve rarement, il faut l’avouer, des documents authentiques et précis sur la fondation et la dédicace de nos églises rurales. Il n’en existe aucun à notre connaissance qui remonte à l’époque de Charlemagne.

    Nous avons eu la bonne fortune de rencontrer, dans des publications (1) où nous ne l’eussions certes pas cherchée, une pièce précieuse pour la topographie ancienne d’un petit coin du pays de Bière : elle fait partie d’un recueil de formules où se trouvent réunis des modèles variés d’actes publics et privés à l’usage des habitants du diocèse de Sens à l’époque carolingienne. En général ces actes se présentent sous une forme impersonnelle et uniforme, sortes de protocoles dressés d’avance et où tout est rédigé à l’exception des lieux, des personnes, des dates et de certaines circonstances particulières. De même que nous trouvons aujourd’hui, dans toutes les grandes administrations publiques, des imprimés où l’on n’a plus qu’à remplir les blancs ménagés pour des inscriptions spéciales à chaque individu, de même nos aïeux avaient à leur disposition des modèles de rédaction auxquels ils avaient recours pour conserver un style déterminé à tout ce qui était susceptible de se reproduire fréquemment dans les chancelleries royale, féodales ou épiscopales, et chez les notaires ou tabellions.

    Par un heureux hasard, l’auteur du recueil des « Formulae Senonenses » y a inséré une pièce aujourd’hui historique, d’où les noms géographiques n’ont pas disparu. L’intérêt de l’acte est ainsi pour nous plus que doublé, mais il a échappé aux différents éditeurs qui n’ont pas su identifier ces localités de notre Gâtinaisseul M. Longnon a pu, d’après ce document, faire figurer dans son Atlas historique de la France (2) sans autre explication d’ailleurs, un lieu nommé « Cadiliacum » à l’endroit même où se trouve sur nos cartes « Chailly-en-Bière ».

    Voici le texte auquel nous voulons faire allusion :

    Cessio ad ecclesiam a novo edificatam.

    Regnante Domino Jesu Christo in perpetuum, ego ille episcopus. Omnibus non habetur incognitum qualiter ego, ausiliante Domino, in pago, in villa cuius vocabolum est, ibi in basilica sanct i Pauli atquc sancti Stephani vel in onore ceterorum sanctorum, quorum ibidem reliquie quiescunt, construcxi atque kalendis Iunii dedicare certavi. Consensavi etiam confratribus, tam canonicis quam et monachis vel ceteris hominibus, qui ad presens fuerunt, ut ville quarum vocabula sunt Cadiliaco, Tanculfovilla, Fagido etBarbitionevillare (4), ut ibidem aspicere deberent ad missas veniendi et ad baptismum vel predicationem et ut decimas suas ad memoratum basilicam dare deberent. Propterea pro firmitatis studium anc consensionem scribere rogavimus, ut temporibus nostris atque successoribus nostris anc nostra consensio firma et stabilis valeat permanere, et sciant omnes tam présentes quam et absentes seu subcessoresque nostri, quia dedimus in memoratum illuim Cadiliaco duos mansos ad ipsam luminariam previdendam, vel unde presbyter, qui ibidem officium fungere videtur, vivere debeat; et addimus ad hoc insuper de terra arabile et de vinea aripenne uno et dimidio, ut evo tempore in elimosinam nostram seu subcessorum nostrorum ita valeat perdurare.

    Actum fuit hoc sub die memorato, kalendis Iunii in anno 8, Christo propitio, imperii domni Karoli serenissimi augusti et anno 40 regni ejus in Francia atque 35 in Italia, indictione prima (5), in Dei nomine filiciter, amen.

    His presentibus qui adfuerunt illuc.

    L’église vient d’être construite l’évêque veut la consacrer aux calendes de juin. Elle sera destinée à servir de paroisse aux habitants de Chailly, de Tancouville, de Fay et de Barbizon (6) qui viendront y entendre la messe et la prédication, y recevoir le sacrement du baptême, et y apporter la dîme due au clergé. Le prêtre qui sera chargé de cette paroisse reçoit de l’évêque deux maisons et leurs dépendances, un arpent de terre labourable et de vigne, le tout situé à Chailly, pour subvenir à ses propres frais et à ceux du luminaire de l’église.

    Où fut élevée cette église? Évidemment à Chailly, et pour plusieurs raisons d’abord le prêtre résidera à Chailly; puis cette localité est nommée la première des quatre qui doivent être desservies par cette nouvelle paroisse; Chailly était sans doute alors, comme aujourd’hui encore, un centre de population plus considérable que les autres hameaux mentionnés dans l’acte; enfin, détail intéressant, il existe toujours sur le territoire de la commune un petit chemin, dit « Chemin de la Messe », qui conduit de Barbizon à Chailly, et que suivaient naturellement les habitants du hameau pour aller assister à l’office de l’église paroissiale.

    Il ne reste d’ailleurs absolument aucune trace de l’édifice construit avant l’année 808, à Chailly, pour le service divin. L’église actuelle de ce lieu notre aux regards des visiteurs rien d’antérieur au XII°siècle (7), et la majeure partie a été complètement refaite au XVI°; elle a évidemment remplacé l’église plus ancienne, tombée en ruines ou devenue trop exiguë, dont nous connaissons désormais l’époque de fondation, et dont nous avons inutilement cherché, sur les lieux, à retrouver le moindre vestige. Outre que les remaniements postérieurs et successifs l’ont transformée, ses contreforts extérieurs sont enfouis dans un amas de gravats et de décombres qui rendent toute constatation impossible en rehaussant le sol ambiant de près d’un mètre. Il n’est pas dit toutefois qu’un jour des travaux devenus nécessaires ne mettront pas à jour des fondations remontant au IX° siècle. On aura alors une date précise et certaine pour en expliquer la présence.

    Des quatre noms de lieu cités, trois se retrouvent aujourd’hui Chailly, chef-lieu de la commune ; Fay, hameau important; et Barbizon, plus célèbre aujourd’hui par le côté pittoresque qu’au point de vue historique. Quant à Tancouville, dont la signification est claire, et dont la situation était jadis toute voisine de Fay, comme l’indique un document du XIII° siècle que nous avons retrouvé (8) il n’existe plus dans la mémoire des plus anciens habitants de la commune, et nous l’avons vainement cherché sur le cadastre de 1826.

    Nous ne voulons pas sortir du cadre que nous nous sommes tracé, et poursuivre au de là du 1° juin 8o8 l’histoire de Chailly-en-Bière et de son église. M. G.

    Leroy l’a d’ailleurs esquissée suffisamment (9) et j’aurais peu de chose à ajouter à ses notices. Cependant il nous sera peut-être permis de signaler un document inédit qui a une très étroite relation avec celui que nous avons publié plus haut, puisqu’il concerne l’église de Chailly et la donation qui en fut faite, par Henri Sanglier, archevêque de Sens, vers 1132, aux moines de l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés (10) :

    In nomine Domini nostri Jesu Christi. Ego Heinricus, archiepiscopus Senonensis, posteritatis memorie tradere curavimus quod, veniens ante presentiam nostram venerabilis Ascelinus, Fossatensis monasterii abbas,petiit ut duas ecclesias que sunt in nostro archiepiscopatu, ecclesiam videlicet de Acheriis (11) et ecclesiam de Calliaco, Fossatensi monasterio concederemus, cujus petitioni annuentes concedimus predicto Fossatensi monasterio et concedimus predictarum ecclesiarum decimas et oblationes, salvo jure sacerdotali atque pontificali synodorum videlicet et circadarum. Huic concessioni interfuerunt Theobaldus archidiaconus, Symon archidiaconus, Petrus archidiaconus, Willelmus archidiaconus, Constantinus decanus. Symon cancellarius scripsit (12)

    Peut-être même est-ce à la suite de la remise faite à Saint-Maur-des-Fossés de l’église de Chailly que la riche abbaye imagina de reconstruire l’édifice du IX° siècle sur des bases plus larges et plus solides 3. Ce qui correspond au mois de juin 808.

    Quoi qu’il en soit, on ne possédait des preuves de l’existence de Chailly-en-Bière (13) et de Barbizon (14) que depuis le milieu du XII° siècle; désormais on saura que ces localités étaient, trois siècles et demi auparavant, assez importantes pour posséder une église dont la dédicace eut lieu le 1er juin 808.

    HENRI STEIN.

    Article tiré de

    Annales de la Société historique & archéologique du Gâtinais

    Société historique et archéologique du Gatinais

    Éditeur : Impr. E. Bourges (Fontainebleau)

    Date d’édition : 1883-1939

    Identifiant : ISSN 20157665

    NOTES sur ci-dessus:

    1. Recueil général des formules unsitees dans l’Empire des Francs du V° au X° siècle, par Eugène Rozière (Paris 1859, in -80,tome II,p.75) ;- monumenta Grmaniae historica, Leges ; sectio V, Formulae (Hannooverae, 1886, in-40) Formulae Senonenses recentiores, p .217, -l’original est à Paris , dans le ms. Latin 4627 de la bibliothèque nationale.- il y a dans les Formulae senonenes un acte qui intéresse le monastère de Gy-les-nonnais( Gaicus in pago Wastinense).
    2. Deuxième livraison (Paris, Hachette, 1888, in-4)), p.171.
    3. Nous complétons ici les quelques lettres qui manquent d’après le vocable du saint patron actuel de l’église de Chailly en bière.
    4. Cf. Neues Archiv, VI, p.78 (art. de karl Zeumer).
    5. . Ce qui correspond au 1° juin 808.
    6. Ainsi la circonscription de la paroisse du IX° siècle est restée exactement ce qui forme la circonscription municipale du XIX° siècle.
    7. Cf. Almanach historique, topographique et statistique du département de Seine et marne, XVI (1876), p.99 ; et Edm. Michel, Monuments religieux, civils et militaires du Gatinais, p.276.
    8. Archives municipales de Melun, GG. 4 (Notes d’un bénédictin de Saint-Père de Melun), p.26 : »Mathilde, abbesse du Lys, échange ave Barthélemy le Hardy une pièce de terre que l’abbaye avait à Fay, au territoire de Tancouville, contre une autre située à Dammarie » (novembre 1259). [Mention].
    9. Almanach …. De Seine et Marne cité, et Excursions au pays de bière (Melun, in-16), p.19. –Je trouve en mars 1295(n. s.) dans un registre des Archives départementales de Seine et marne, H.566, f°55, mention d’un seigneur de Chailly, Adam Chasselievre, dont M. Leroy ne parle pas.
    10. Aux environ de Paris.
    11. Achères, canton de la Chapelle-la-Reine (Seine et marne), que quelques Kilomètres seulement et un coin de foret de fontainebleau séparent de Chailly.

    12 . Archives nationales, LL. 46, f° 26 vo.

    1. Les seigneurs en sont connus dès cette époque, et l’on trouve différentes mentions (au XIII° siècle) de Chailly et de Fay dans le cartulaire de l’abbaye de Barbeau (Bibliothèque nationale, ms. latin 10943, fo 58 et suiv.).
    2. Cf. L. Delisle, Catalogue des actes de Philippe-Auguste (Paris, 1859, in-80), p. 279. Combien cependant ne croient pouvoir faire remonter le hameau de Barbizon au delà soixante ans On ne connaît que la localité aimée des artistes et on se figure volontiers qu’elle a été créée par eux ou pour eux, sans se douter qu’elle est un des plus anciens lieux habités du pays de Bière dont l’existence nous soit révélée par des documents certains.

    Première cartographie du village.

    le premier cadastre Français.

    Film sur Barbizon tourné en 1943 montrant le village de cette époque.