Notice biographique Né à Paris le 26 mai 1874, d’ origine anglaise ( enregistré à l’ Etat civil britannique sous le prénom Harry ), Henri est le fils cadet d’un couple de journalistes britanniques : Thomas Farman est correspondant à Paris du Daily Telegraph et du Standart de Londres . Doué d’un réel talent pour la peinture , il est admis à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts. Mais dès 1892, passionné de vitesse , il consacre la plupart de son temps à des courses : de bicyclette où il acquiert une grande popularité, de tandem (avec son petit frère Maurice ), de triplette, de moto , puis de voiture . Un grave accident automobile en 1904 sur le circuit d’ Auvergne le contraint à un repos forcé au cours duquel il va découvrir l’ aviation naissante qu’il juge moins dangereuse ! Deux dates importantes ont marqué ses débuts dans l’aéronautique : Le 13 janvier 1908, il effectue le premier vol contrôlé sur une distance d’un kilomètre, avec retour au point de départ (en circuit fermé). Le 30 octobre de la même année, il effectue le premier vol de ville à ville sur une distance de 27km dans la Marne. « Premier de tous les hommes, il a volé devant des hommes, en comprenant ce qui lui permettait de voler » disait Paul Painlevé dont il avait été le passager. Il obtient le brevet de pilote n° 5 délivré par l’Aéro- club de France. Les meetings aériens se succèdent à un rythme effréné dans toute l‘ Europe . Henri Farman montre toutes ses qualités de pilotes à Doncaster et Blackpool en Angleterre . Il brille de nouveau à Cannes et Nice en avril 1910 et dans la course Londres- Manchester. Henri Farman est aussi un ingénieur puisqu’il crée, avec son frère Maurice, de nouveaux types d’aile et d’ aileron , fabrique des moteurs et construit des avions . En 1911, il ouvre la première école de pilotage sans visibilité à Toussus-le-Noble. Comme son frère Maurice, Henri Farman réalise un grand nombre d’appareils en version militaire, ayant compris que l’Armée devenait un client sûr. Quatre escadrilles d’avions Henri Farman (HF) sont mobilisées en 1914. Il constitue l’une des premières compagnies aériennes françaises ouvertes au public et inaugure 8 février 1919 la ligne commerciale aérienne entre Paris et Londres à bord d’un Farman « Goliath ». Le 7 mai 1920, Maurice et Henri Farman créent la Société Générale des transports aériens (SGTA), remplaçant les lignes Farman. Le 30 août 1933, la SGTA est absorbée par la nouvelle compagnie nationale Air France. Des bombardiers Farman « Goliath » sont mis en service dans l’Aéronautique militaire dès 1923. Les archives de la firme ont été totalement détruites dans les années 1940 par les bombardements des usines Farman de Billancourt (92). L’autodafé des documents techniques officiels a rendu difficile l’ histoire de cette entreprise familiale. Fort de leurs expériences aéronautiques, les frères Farman créés également une entreprise de construction d’automobiles de haut de gamme pour rivaliser avec les Hispano-Suiza et autres Rolls-Royce de l’époque.
Marié à Henriette DELOT, Henri Farman est naturalisé Français en 1937 et fait supprimer officiellement le « Y » de son prénom, quoique jugeant la chose sans importance. Il s’éteint à Paris le 17juillet 1958 à l’âge de 84 ans, sans descendance. Il ne négligea jamais son goût pour les arts et peignait des natures mortes. Ingénieur, constructeur et pilote, sa devise aurait pu être : « plus loin, plus vite, plus haut ». Sur sa tombe, au cimetière de Passy (75), est inscrit : « HENRI FARMAN A DONNÉ DES AILES AU MONDE » Il est à noter que la famille Farman a fourni d’autres aviateurs : les deux fils de Dick Farman (frère aîné de Henri), Pierre (1913-1998) et Francis , ainsi que Marcel , fils de Maurice, ont été pilotes de chasse dans l’Armée de l’ air.
Henri Farman
Henri Farman, est né le 26 mai 1874 à Paris. Elevé chez son père, il y respire une atmosphère de haute et libre culture. Guidé par une mère artiste, il acquiert le goût des belles choses. C’est tout naturellement qu’il rêve de se faire un nom. En 1892, il fait du sport à bicyclette et gagne ses premiers 100 km, puis vient l’automobile pour laquelle il se passionné. EN 1904, il dépasse le 100 km/h de moyenne au circuit d’Auvergne. Un virage pris un peu trop vite l’envoie dans le ravin.
Enfin, il est « pris » par l’aviation, après avoir rêvé, le crayon à la main devant des corps nus ou des paysages. Ce n’était pas la meilleure préparation pour celui qui tracera un jour, à la craie, sur une table, la forme d’une aile à laquelle il suspendra sa vie.
Février 1907, Henri Farman fait ses comptes : il a économisé plus d’un demi-million-or. Il réalise son premier avion dans un hangar à Mourmelon. Il est si pressé d’en finir que cela tient parfois avec des ficelles. C’est avec des ficelles entre les dents et d’autres nouées aux pieds qu’il accomplit un vol de 1 km en circuit fermé, le 13 janvier 1908. Il s’installe sur le territoire de Louvercy, ce village construit « en briques sombres et couvert de tuiles ». On peut atterir partout, s’envoler de mille endroits. Avec Kieffer, dit « Charlot », ils se firent charpentiers, ce sont les deux premiers ouvriers de l’ »Usine Farman ».
Le 1er mars de la même année, c’est le premier vol contrôlé de Farman pendant 1h47 au-dessus du « Petit Mourmelon » et de Louvercy. Farman choisit le voyage de Mourmelon à Reims, il l’étudie en voiture, à bicyclette, à pied, il fait et refait l’itinéraire. Voisin et Guérin sont dans la confidence. Le 30 octobre 1908, à 15h30, il part de Bouy où il attérit 20 minutes après pour 27 km à Reims. Il a battu le record du monde de vitesse. Il raconte : « Ma tranquillité a été de courte durée. Voilà le moulin à vent de Mourmelon-le-Petit… Bah ! pensai-je, on ne meurt qu’une fois ! Le moulin, le chemin de fer, le village de Louvercy, je passe par dessus. Ce jour, j’ai goûté la plus grande joie de ma vie. ». Alors que dans les champs, les paysans s’enfuyaient par bandes. Puis il relie Châlons à Reims sans incident.
Il a trente six ans, il monte une usine et le premier avion dirigé sur Mourmelon où vingt concurrents apprennent à voler : Blériot, Voisin, Lathan… Ceux-là même qui feront au Président Fallières la jolie réponse à la question : « qu’étiez-vous dans le civil avant d’être pilote ? », « Hommes du monde M. le Président ». Farman raconte qu’un de ses premiers élèves, à Mourmelon, sentant son appareil quitter le sol, a , de peur, sauté, son aéroplane lui est passé sur le corps sans dommage.
En juillet 1909, Blériot traverse la Manche. En août 1909, à la Grande semaine d’aviation de la Champagne qui amènera une immense foule. Farman vole à 70 km/h pendant 2h43. Lathan est battu. Il remporta également le prix des passagers avec 2 passagers à bord en volant à la vitesse de 53 km/h en 10 min 39 s. En 1910, Farman réalise un vol de 232 km en 4h17 à une hauteur de 453 mètres. A l’occasion de la coupe Michelin le 18 décembre, il bat le record de temps avec plus de 8 heures de vol. En juillet 1938, Farman assiste à l’inauguration du monument érigé au carrefour du camp en l’honneur des héros de l’aviation.
Il s’éteignit le 18 août 1958 à Paris.
DICK FARMAN 1872 – 1940
Jeune ingénieur électricien, construisit au Brésil les premiers tramways électriques de la ville de Rio.
Auteur de nombreux ouvrages techniques sur les moteurs, pilote en 1912, dirigea pendant la guerre de 14-18, une usine d’aviation à Lyon.
Après la guerre, fonde avec ses deux frères la société HMD FARMAN à Boulogne-Billancourt.
Tandis qu’Henri et Maurice se livrent à une véritable concurrence à l’intérieur de la société, Dick apaise souvent les tensions des deux frères
Paradoxalement en depuis de ses connaissances techniques et scientifiques, s’occupera du service administratif et commercial où son côté très humain est unanimement reconnu de tous. Les nationalisations de 1936 mettent fin à sa carrière ; Il en conçoit un très vif chagrin et mourra en 1940.
Maurice Farman
Né à Paris en 1877 mort en 1964 à Paris, il s’intéresse comme son frère au cycle ou il remporte quelques prix et dotations qui lui permet de prendre part à des courses automobiles.
Il construit des voitures en s’associant avec M. Neubauer sur les Champs Elisée ce qui lui facilitera la vie pour se lancer dans la construction aérienne.
En 1909 il construit son premier avion biplan à moteur REP de 40Ch avec l’ingénieur Neubauer. Le 9 décembre 1909 après quelques vols l’appareil couvre 70 Kilomètres en 59 mn. Il établit un autre records avec au commande le pilote Fourny, sur un durée de 2H 1m. et 29s. en 1911.
IL s’associe avec son frère dans la fabrique d’appareils volants.
Puis dans la création des lignes aériennes Farman avec ses deux frères :
La Société générale des transports aériens ou SGTA (souvent appelée Lignes Farman) a été créée en 1924 par Henri, Maurice et Dick Farman, avec un capital de douze millions de francs.
But : école et transports aériens
Siège : 167, rue de Silly à Boulogne-Billancourt
Centre : Toussus-le-Noble (Yvelines)
La SGTA a été créée afin de faire face à la mutation mondiale du transport aérien. La première décision fut la spécialisation du personnel en personnel d’essai et personnel de ligne. La gestion du trafic fut également rationalisée en faisant apparaître la notion de passager-Kilomètre ainsi que du kilogramme-Kilomètre pour le chargement et la poste
Course automobiles :
1989 : Maurice est 2° du Paris-Bordeaux ;
1901 Circuit du sud-Ouest Pau 17 Février 1° Maurice sur Panhard 24HP ;
1902 Circuit du Nord Paris- Arras- Paris 15/16 Mai 1° sur Panhard 40HP ;
1902 Paris Vienne Henri sur Panhard Levassor ;
article de presse parut dans la revue : les ailes du 12 avril 1934 Farman aérodrome de Barbizon.